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Logarou

Un caillou dans la botte de Rommel !

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Voici une série d'articles qui nous occupera durant les prochaines semaines et ayant comme thème l'ile de Malte point central dans la méditerranée, méconnue aujourd'hui c'est un lieu où se sont déroulés des combats titanesques où les enjeux géopolitiques seront conséquents pour la deuxième guerre mondiale et déterminants pour la victoire des alliés en 1945.

Malte le caillou dans la botte de Rommel

Située au large de la Sicile, Malte est un territoire de 316Km² soit une ile de très petite taille, 27 km de long sur 14 km de large. On devine au nord à l'horizon la côte sicilienne, la Tunisie est à 280 km à l'est et la Lybie à 350 km au sud. Sa position idéale au centre de la méditerranée a toujours fait d'elle un enjeu stratégique à travers les temps et l'histoire.

Au mois de mai 1940, l'Allemagne attaque la France. En juin, vers la fin de la campagne de France, l'Italie lui déclare la guerre emboitant le pas à Hitler et espérant profiter à son tour de la situation en Europe, et par là même, déclenche les hostilités envers les Anglais. La population maltaise accueillit la déclaration de guerre avec joie en manifestant dans les rues de La Valette, se voyant déjà libérée du Joug Britannique alors maitre de l'ile depuis la défaite française de 1814.

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Un jeune Maltais Carmelo Borg Pisani pro-italien et sensible au rattachement de l'ile à l'Italie espionne les forces anglaises de l'ile et dévoile à Mussolini, le déploiement des forces aériennes Maltaises. Capturé il sera condamné et fusillé par les Anglais en 1942. Mais le mal est fait et l'Italie attaque Malte en la bombardant, le 11 juin 1940 (le lendemain de la déclaration de guerre) avec des bombardiers Savoia-Marchetti S.M.79 Sparviero.

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Les Anglais ont pour seules défenses aériennes à opposer à l'Italie, des appareils du Flight Corps 1435, douze Glosters sea gladiators (SS.37), dont trois nommés Charity, Hope et Faith, le commandement britannique voulait pouvoir garder quatre avions en ligne en permanence, les autres servant pour pièces ou remplacement. Formant ainsi, à eux seuls la couverture aérienne de l'ile. Les autres Glosters Gladiators sont encore dans leurs caisses en bois, sur le quai de déchargement, déposées par le Navire "PA Glorious" en route pour la Norvège ( le Glorious sera coulé quelques temps plus tard par les croiseurs de bataille allemands Scharnhorst et Gneisenau). Le Gloster Gladiator était le premier chasseur britannique avec un cockpit fermé et le dernier des biplans accepté en service actif de la RAF, il est largement obsolète au début de la guerre, mais fera encore preuve d'une certaine efficacité dans les combats aériens détruisant ou endommageant des bombardiers italiens lors des premiers raids.

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Un des 1ers radars de type Ames (Air Ministry Experimental Station) n°241 est installé sur la côte sud-ouest de l'ile le long des falaises à Dingli près de l'emplacement actuel du radar de l'aviation civile. C'est à l'époque une détection par triangulation, deux autres plots sont installés près de Marsaxlokk et l'autre vers Mosta. A savoir qu'en 1934 une série de cinq systèmes de miroirs acoustiques appelés "grandes Oreilles" fut installée autour de l'ile afin de prévenir les prétentions italiennes de l'époque dans le chanel entre Malte et la Sicile. Le radar AMES 241 aidera grandement les forces Maltaises dans le déclenchement des alertes, un système de drapeaux rouge ou blanc sur les hauteurs de l'ile indiquera aux habitants la venue des raids italiens, Malte est alors une ile où la majorité des habitants vivent dans les champs et/ou les sirènes d'avertissement ne s'entendent pas forcément. Des canons Bofors de 40 mm sont installés dans les ports où les dockers sont formés à l'utilisation des armes, ils joueront ce rôle durant toute la guerre avec un certain succès contre les bombardiers.

C'est le début de la plus longue bataille aérienne de l'histoire. Les pauvres Glosters Gladiators vont faire ce qu'ils peuvent face aux chasseurs du leader fasciste, infligeant quelques revers aux bombardiers ennemis, mais durant les 1ers jours de combat c'est la seule opposition réelle que les Maltais verront.

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Les habitants seront très vite refroidis par l'intensité des attaques italiennes, pas du tout préparés à la guerre, les civils se réfugieront sous les escaliers, les rares caves ou les églises de l'ile très nombreuses. Le gouverneur de Malte commencera alors des travaux pour créer des refuges dans l'épaisseur des remparts des différentes villes, une milice sera créée et un semblant de protection civile mis en place.

Le 15 juin les 5 premiers Hurricanes venus de Tunisie à la demande du gouverneur de Malte sont déployés en renfort. Durant deux mois près de 200 avions italiens bombarderont journellement l'ile. Des avions supplémentaires seront envoyés vers la base aérienne de Takali, le 12 aout, 12 Hurricanes arrivent suivis de sept autres quelques jours plus tard. Mussolini souhaite faire plier l'ile par des bombardements intensifs et répétés. La défense aérienne de Malte, quoique réduite au début, sera suffisante pour mettre fin au rêve de domination des Italiens sur l'Ile. Mussolini sollicite dès lors l'aide des Allemands qui se voient contraints d'intervenir en envoyant en Sicile du Xème Fliegerkorps.

les Glosters Gladiators :

La suite la semaine prochaine.

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Invité

Bonjour à tous

Très bon boulot, j'aime beaucoup ces fiches explicatives;Bravo.A suivre

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2ème partie :

Avant l'installation allemande en Sicile dès la fin 1940 un événement conséquent s'est déroulé en novembre. Évènement qui forcera Hitler à intervenir en Sicile, Grèce et plus tard en Afrique du Nord.

L'attaque du port de Tarente le 11-12 novembre 1940.

Le port de Tarente (Taranto) est situé dans les Pouilles Italiennes, c'est un grand port de guerre en eau profonde. Ses deux grands bassins forment des anses et une protection naturelles abritant la flotte italienne de l'époque (grande mare et la mare picolo). Le pont tournant métallique " Girevole", passe par-dessus le chenal qui relie le golfe à la rade et forme à cet endroit un goulet d'étranglement. Ce port naturel est équipé pour la réparation et l'entretien des grands navires, deux bassins de carénage et l'arsenal permettent la grosse logistique du port. Elle abrite l'une des flottes les plus modernes de l'époque, deux, des quatre derniers plus grands cuirassés de la Regia Marina, le" Vittorio Veneto" et le "Littorio". Chacun long de 238 mètres et déplaçant 41.300 tonneaux, capables de se déplacer à 30 nœuds, armés de 9 canons de 381mm et 12 de 152mm, étaient à quai ce jour-là.

Depuis la déclaration de guerre, la flotte du Duce fait peser une menace grandissante sur les routes d'approvisionnement de l'armée anglaise. L'invasion de l'Épire par les Italiens a obligé les Britanniques à s'impliquer directement dans la bataille pour la Grèce par une aide aérienne. Le 28 octobre 1940, 27 divisions italiennes attaquent le royaume grec, 16 divisions de l'armée nationale grecque mettront en grande difficulté les Italiens, les rejetant loin derrière la frontière, aidée en cela par les Britanniques. Mais la logistique de cette bataille dépend de la mer et du contrôle de la mer Égée. La route maritime de l'Égypte et donc les voies d'approvisionnement du pétrole sont également menacées, passant au nord de l'ile de Malte, et au large de la Tunisie alors sous protectorat de la France de Vichy.

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Des avions de reconnaissances Short Sunderland (hydravion anglais quadrimoteur, l'un des meilleurs appareils de l'aéronavale de l'époque), depuis la mi-octobre, sont lancés périodiquement depuis malte vers les différents ports italiens dont celui de tarente qui est le port principal contrôlant le détroit Sicilien. Le résultat des photos aériennes ramenées par la reco est éloquent. 6 cuirassés, 16 croiseurs, et 13 destroyers sont amarrés à Tarente. L'occasion est trop belle, la décision de l'amiral Cunnigham est rapide, les positions des navires italiens vérifiées et l'opération Judgement est lancée. Il faut dire que l'opération est prête depuis le 21 octobre, mais annulee ce jour-là à cause d'un incendie à bord de l'Illustrious. Son plan est simple, audacieux et innovant, il propose ni plus ni moins d'attaquer les navires à quai par l'aviation et de couler les bâtiments sur place pour rendre le port inutilisable.

La défense de la base navale de Tarente souffre beaucoup de la crise industrielle de l'Italie, très peu de protections anti-torpilles sont disposées, deux tiers des filets ne sont pas posés, les unités antiaériennes sont sporadiques, aucun radar de surveillance, la détection aérienne se fait à l'aide d'aérophone, sorte de cornet acoustique géant.

Cunnigham, va articuler son attaque autour des porte-avions Illustrious et Eagle et de leurs squadrons d'avions Farey Swordfish soit 42 appareils équipés de torpilles, l'attaque se fera de nuit pour pallier les carences de ces avions. Le swordfish est un biplan entré en service dans la RAF en 1936, il est très maniable, mais souffre de sa lenteur face à la chasse ennemie 224km/h. C'est une excellente plateforme de tir et capable d'emporter toute sorte de munitions, bombes, roquettes, torpille, mine, mitrailleuses. D'un poids de 2,1 tonnes à vide et 3,4 tonnes en emport plein c'est un avion de l'aéronavale idéal. Il est robuste, capable de ramener son pilote et mécanicien après avoir reçu un coup de la DCA ou de la chasse adversaire, il restera en service jusqu'en 1944 et sera retiré du service en 1945. Les deux porte-avions sont en ligne derrière l'ile de Gozo et Malte dans la soirée du 10 novembre. Un bombardier moyen de reconnaissance, Martin Maryland, est envoyé de l'aérodrome de Malte dans la soirée pour confirmer la présence des Italiens au port. Les porte-avions et les navires de soutien les acompagnant s'apprêtent à rejoindre leur point de rendez-vous le 11 au matin. Manque de chance L'Eagle ne peut appareiller à cause d'une avarie moteur (Il fut touché en septembre par une bombe dont les dégâts ne sont pas encore totalement réparés). Les deux squads de swordfish 813eme et 824eme sont alors partiellement transférés vers le HMS-Illustrious, l'opération ne sera pas annulée une seconde fois.

Le porte-avions et son escorte sont en place à 130 nautiques au sud de l'Italie vers la fin de la journée, sans jamais se faire repérer. Vers 20h30 la première vague de torpilleurs est lancée, devancé par deux Swordfishs équipés de bombes incendiaires et de fusées éclairantes. Une dernière reconnaissance aérienne valide l'engagement, l'amiral Cunnigham dira alors « Tous les oiseaux étaient dans le nid »!

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Les Italiens ne sont pas totalement surpris de l'attaque, car les divers survols de la base par la reconnaissance les avaient mis en alerte dans la soirée, quoi qu'il en soit les deux premiers appareils éclairent alors le port et bombardent la raffinerie de pétrole et le dépôt de carburant du port, qui s'enflamment. On y voit aussi bien qu'en plein jour dira un pilote, il est alors 23h00. Pendant que les premiers avions-torpilleurs Fairey Swordfish descendaient au niveau de la mer pour torpiller. Un premier avion touche le Cuirassé Conte di Cavour, à l'aide d'une torpille de 457mm sur le flanc gauche, mais l'avion est abattu sitôt après par la DCA du port. Un swordfish réussit à se glisser entre les tirs de la DCA de plus en plus denses et lance sa torpille MK1 sur le cuirassé Littorio, en plein centre, mais la torpille ne détonne pas. Le cuirassé Andrea Doria, échappe également de peu à deux torpilles les pilotes seront gênés par les fumées du dépôt en feux. En même temps, 4 autres avions-torpilleurs endommagèrent les destroyers Libeccio et Pessagno et bombardèrent une nouvelle fois le dépôt de carburant, pour la seconde vague. Un quart d'heure plus tard, le Littorio est touché à bâbord et à tribord par deux avions-torpilleurs qui attaquèrent en même temps. Un dernier Swordfish lançait sans succès une torpille contre le Vittorio Veneto. Les tirs de DCA restent denses selon le moment, tandis que 87 ballons captifs étaient prévus pour défendre le port, les mauvaises conditions climatiques des journées précédentes en avaient arraché 60 et ils n'avaient pas encore pu être remplacés à cause du manque d'hydrogène. A 23h20 la deuxième vague passe à l'attaque, au milieu du flot d'ambulances et pompiers en train d'éteindre les incendies, mais l'effet de surprise est passé toutes les armes du port sont en fonction et accueillent les avions avec force, les obligeant à virevolter. Les torpilles et bombes pleuvent dans la rade de Tarente endommageant encore les navires toujours à quai. Malgré le tir de barrage, le cuirassé Caio Duilio est gravement touché à son tour par un hit spectaculaire, une seule torpille le mets hors service pour 5 mois. Le Littorio est encore atteint par deux fois tandis que le Vittorio Veneto est une nouvelle fois épargnée. Un second Swordfish était abattu alors qu'il tentait d'attaquer le Gorizia touché de plein fouet par les armes de bord du navire, une dernière attaque endommagea gravement le croiseur Trento. A 00h30 les avions se retirent, c'est alors qu'un appareil retardé par un ennui mécanique au décollage arrive enfin seul et sème la zizanie dans le port, créant encore plus le chaos qui règne déjà dans les deux bassins. En 90 minutes l'attaque fit 59 victimes directes et a causé des dommages considérables à la moitié de la flotte italienne. Le lendemain matin un survol du port est effectué et les photographies prises alors montrent l'étendue des dégâts engendrés, les cuirassés Conte di Cavour, Cai Duilio, Italia, le croiseur Trento, les destroyers Libeccio, Pesango et des bâtiments auxiliaires étaient sérieusement endommagés. Certains ne seront de nouveau opérationnels qu'après plusieurs mois de réparations.

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Le paradoxe de cette bataille c'est que ce sont de vieux Biplans qui auront raison des plus récents navires de ligne. L'aviation par sa suprématie vient de démontrer avec force que même sur l'eau, il faudra dorénavant compter avec elle pour remporter des victoires éclatantes. Ce qui sera mis en œuvre quelques mois plus tard par les Japonais et à une toute autre échelle dans le pacifique. On dit que c'est cette attaque-surprise du port de tarente qui inspira l'amiral Isoroku Yamamoto, commandant en chef des forces navales japonaises pour Pearl Harbor en décembre 1941.

Les Swordfishs attaquent tarente :

La suite la semaine prochaine : Place à la Luftwaffe.

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Troisième partie :

Janvier 1941 la Luftwaffe attaque malte

Mussolini se retrouve pris sur divers fronts en cette fin 1940, ses armées reculent à la frontière grecque, la campagne d'Égypte est un désastre et la moitié de sa flotte est immobilisée a Tarente. Devant l'ampleur des problèmes le Duce se tourne vers son allié allemand et lui demande son aide pour, dans un premier temps bombarder Malte et la soumettre, puis l'aider à relancer les campagnes de Grèce et d'Égypte. La décision de l'engagement de l'Allemagne en Lybie se prend fin 1940 suivie par la création du DAK (Deutsches Afrikakorps) en février 1941. À la mi-décembre 40 sur le terrain de Luqa au sud de la ville de Mosta, les 16 premiers Vickers Wellington du 38eme squadron de la RAF arrivent directement d'Angleterre via un crochet pas Gibraltar. L'autonomie très importante de ces appareils en fait de redoutables bombardiers nocturnes, menaçant directement la Tripolitaine et Naples, les différentes missions de l'escadrille sont très certainement le déclencheur de l'arrivée des avions à croix noire en Sicile. Le préliminaire à cette opération est l'envoi en Sicile du Xème Fliegerkorps et non une Luftflotte soit jamais plus de 280 appareils en même temps contrairement au millier d'appareils que compte l'unité standard. Ayant deux objectifs à elle seule, menacer les convois anglais et bombarder Malte en vue de l'affaiblir ou de l'envahir (le choix en 1941 se portera sur la Crète et non l'ile de Malte).

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La défense aérienne de Malte à cette époque est réduite à sa plus simple expression, et les bombardements allemands se font avec beaucoup plus de mordant que La Regia Aeronautica. L'année 1940 se termine avec 45 avions italiens abattus revendiqués par la RAF, les Italiens admettent 35 pertes (23 bombardiers et 12 chasseurs) et 187 bombardiers et 7 chasseurs endommagés principalement par les batteries antiaériennes. Le Xe Fliegerkorps (général Hans Geisler) et l'aviation italienne commencent à pilonner Malte et à attaquer les aérodromes français en Afrique du Nord. L'opposition anglaise se compose de 4 Glosters Sea Gladiator, 16 hurricanes MK1, 16 Wellingtons, 4 Glenn Martin 167 "Maryland", 12 Swordfish et 4 Sunderland de reconnaissance maritime.

10 janvier, le convoi Excess parti de Gibraltar 4 jours plus tôt à destination de Malte, se fait attaquer par deux torpilleurs italiens. L’un des deux torpilleurs est coulé dans l’engagement tandis que le second, d’abord endommagé dans l’attaque sera coulé à son tour un peu plus tard dans la matinée, par des avions venant de Malte. L’escorte du convoi comprenant le HMS Illustrious se fait attaquer par 40 Stukas du I/StG1 et II/StG2 venus de Sicile à 120km de La valette. Le porte-avions endommagé réussit à rallier Grand Harbor vers 18:00. "Nous étions, écrira l'amiral Cunningham, trop intéressés par ces attaques en piqué d'un genre nouveau [du moins en Méditerranée] pour prendre le temps d'avoir peur... nous ne pûmes qu'admirer leur adresse et leur précision". Parvenu à Malte par miracle, le grand porte-avions est aussitôt envahi par des hordes d'ouvriers qui, pendant plusieurs jours, vont s'efforcer de le remettre en état de prendre la mer, afin qu'il puisse rallier Alexandrie par ses propres moyens. Mais les Allemands sont bien décidés à l'en empêcher. Dans la nuit du 15 janvier, des HE 111 parachutent des mines acoustiques dans l'avant-port de La Valette. Le mois de janvier va être très éprouvant pour les matériels et les équipes de défense de l'ile. Le porte-avions HMS Illustrious est une attraction sans équivalent pour l'aviation ennemie. Le 16 un rideau de DCA est dressé dans le port, une heure à peine avant un raid de bombardier junker-88 et J-87 protégé par des avions italiens Fiat Cr-42 en deux vagues causant de profonds dégâts au port, les docks sont soufflés et l'Illustrious une nouvelle fois touché par une bombe. Quatre Hurricanes ont réussi à décoller pour opposer une résistance de principe. Les Wellington décollent le soir même pour aller saluer les J-87 en Sicile ce qui provoque une réaction analogue des Allemands la nuit même sur les docks. Les aérodromes de Luqa et Hal Far sont la cible de bombardement intense le 18 tôt le matin, une reconnaissance allemande ayant eu lieu à haute altitude le soir d'avant. Des attaques se succèdent à une échelle jamais vue, chaque jour des bombardiers en piqué pilonnent le port ou essaye d'atteindre le porte-avion en réparation. La dissuasion de l'artillerie du port ne les empêche pas d'utiliser une tactique tournoyante qui désoriente la DCA. Dans la nuit du 23 janvier, l'Illustrious appareille et met le cap sur Alexandrie. Diminuant ainsi la pression sur l'ile où les aviateurs anglais n'ont jamais réussi à aligner plus de 10 avions en même temps contre la Luftwaffe.

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Naples, le 08 février 1941, un premier convoi quitte le port à destination de Tripoli, cela marque le début de l'Afrikakorps en Lybie, Rommel sera sur place le 12 février. Cet évènement marque également une légère pause de 2 mois dans les bombardements sur Malte, une baisse temporaire des effectifs de la Luftwaffe dans le secteur est à noter, des appareils sont envoyés en renfort vers la Tripolitaine. Mais les Staffels de Sicile effectuent différents types de missions sur Malte pour maintenir la pression à intervalle régulier, avion de bombardement en piquet Ju 87. mitraillages au sol par des Me 110. Bombardement d'altitude par des He 111. Le port de La Valette et les aérodromes anglais sont les cibles privilégiées. Le 17 février est un jour à marquer d'une pierre noire cette date marque le début de 11 jours de bombardements nocturnes sur le port de Grand Harbor pour au final peu de dégâts sur le port lui-même, mais énormément de civils tués et de maisons détruites. La population fuit la ville vers la campagne. Le bilan du mois est de : 96 appareils allemands abattus contre 16 chasseurs de la RAF. Mais les attaques sur les terrains d'aviation ont lentement grignoté les forces anglaises et beaucoup d'avions ont été détruits au sol. Les Allemands acquirent doucement la supériorité aérienne autour de Malte.

Les bombardements s'intensifièrent en ce début du mois de mars des vagues journalières d'une centaine d'appareils lâchèrent leurs bombes sur les 2 aérodromes visant les parkings, les baraquements, détruisant les installations et les avions stationnés, l'effet de souffle et les cratères des explosions rendirent les pistes inutilisables pour 2 jours consécutifs. Un véritable blitz s'abattit sur Malte. Ce qui oblige les Britanniques de maintenir en permanence une patrouille aérienne autour de l'ile, de jour comme de nuit. Néanmoins, les avions de reconnaissance Wellington maintenaient une vigilance certaine sur les routes maritimes qu'empruntent les navires de ravitaillement de l'axe. La réponse italo-allemande fut le lancement de patrouilles permanentes conjointes autour de l'ile. Le 23 mars les autorités anglaises retirent les bombardiers et hydravions de Malte. Ce même jour un convoi arrive d'Alexandrie avec du ravitaillement, il est aussitôt attaqué par des Ju-87 et des chasseurs Me109. Coulant 3 bâtiments et en endommageant d'autres, mais les pertes allemandes sont élevées 13 appareils sont abattus par les Britanniques qui en perdent 2.

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L'arrivée Allemande sur la Sicile a sérieusement remis en question la suprématie anglaise sur la zone de Malte, le gouverneur de l'ile demande avec insistance à Londres d'envoyer des avions de dernière génération ainsi que des pilotes ayant participé a la bataille d'Angleterre pour défendre les terrains contre les diables de 109. En réponse à sa demande, le porte-avions HMS Ark Royal, envoie 12 Hurricanes Mk IIa, dont l'un d'eux s'abime à l'atterrissage sur terrain de Ta’ Quali. Le premier ministre Churchill commence à se rendre compte de l'importance du caillou au milieu de la méditerranée, c'est ainsi que quelques jours après arrivent deux escadrilles de Blenheim pour aider dans la lutte maritime. De violents bombardements ont lieu tout au long du mois d'avril.

Le 14, le commandant Warburton (Warby) est attaqué par un Hurricane qui a pris son Maryland pour un Bf 110. Il doit poser en catastrophe son appareil en Espagne touché au moteur droit et au train.

Au cours de son séjour forcé à Gibraltar, vers le milieu du mois de mai, pour meubler le temps, Warburton décide d'aller faire un tour à Tanger en compagnie de ses inséparables compagnons de vol. Sur ce territoire neutre, les trois aviateurs se promènent en civil. Ils s'assoient à la terrasse d'un café et quelques instants plus tard, sans qu'ils n'aient rien commandé, un serveur arrive avec trois verres. Étonné, Warby demande à qui ils doivent cette générosité. Le serveur leur désigne alors trois hommes en civil assis à une autre table et ajoute : “ Avec les compliments de la Luftwaffe ”. Les six aviateurs vont passer la soirée ensemble dans un night-club, oubliant le temps d'une nuit les dures réalités de la guerre.

Fin avril deux opérations distinctes destinées à renforcée l'ile de Malte se conjugue en une seule l'opération Dunlop, 24 Hurricanes de l'Arc Royal partent de Gibraltar 3 seront perdus en mer, des Bristol Blenheim et Beaufighters partent d'Alexandrie pour se retrouver au-dessus de l'ile les chasseurs protègent les bombardiers lors de l'atterrissage. En même temps un Porte-avion, 3 escorteurs et 4 navires de transport quittent Grand Harbour en convois (M.E.7) pour Alexandrie profitant de la couverture aérienne des Hurricanes.

Le mois de mai, est à l'identique de avril les bombardements intenses de jour comme de nuit, mettent à mal le port, les terrains d'aviation et la cité de La Valette. Le 9 mai, est lancée, l'opération Tiger chargée du ravitaillement massif de l'ile celle-ci manque cruellement de carburant, mais surtout de rations alimentaires pour la population. 2 convois quittent Alexandrie, escortés par 5 croiseurs et 3 destroyers. L'amiral Cunningham fait sortir l'intégralité de la Mediterranean fleet pour protéger les convois, soit 3 cuirassés, 1 porte-avion, 3 croiseurs et 19 destroyers. Dans un même temps Churchill, tente de faire passer un convoi à destination de l'Égypte en passant par Gibraltar soit 5 transports escortés par 4 croiseurs et 7 destroyers. 2 cuirassés, dont 1 va rejoindre la Mediterranean fleet, et 1 porte-avions de la force H, basé à Gibraltar, rejoignent l'escorte du convoi. Une lutte âpre se déroule entre Anglais et les forces de l'axe pour la protection du convoi qui arrivera toutefois à destination non sans subir des pertes, mais le ravitaillement arrive enfin. Le 12 mai le 185e Squadron de la RAF est reformé à Malte entièrement équipée de Hawker hurricane sur la base d'Hal-Far. Le 20 mai les Allemands lance l'opération" Merkur" l'invasion de la Crète, les forces aériennes basées en Sicile sont mobilisées pour cette action ce qui tend à baisser un peu la pression sur Malte. Mais c'est surtout le retrait d'une grosse partie des forces allemandes en vue de l'invasion de l'URSS fin mai, qui relâche vraiment la pression sur l'ile. Le Départ du 7./Jg26 pour la Grèce retire de la zone toute l'aviation de chasse allemande, à partir de ce moment-là les attaques sur l'ile sont réduites et uniquement à la charge de la Regia, cette fois les Hurricanes supplantent les Macchi 200 italiens et reprennent possession de l'espace aérien. Les terrains de Malte sont réadaptés pour permettre une action offensive sur la mer, des escadrons de bombardiers Wellington, Blenheim et chasseurs équipés pour l'occasion d'armes antinavire. Avec l'invasion de la Crète il y eut un renforcement défensif certain, des patrouilles sur les côtes, mines sur les plages, etc. ce renforcement aida grandement à préparer les actions offensives désormais possibles, les hommes et le matériel arrivaient maintenant régulièrement. Malte se transforma en forteresse imprenable.

La Luftwaffe attaque Malte :

4éme partie, la semaine prochaine : "Sans Malte nous perdrons l'Afrique du nord" (Rommel).

Modifié par Logarou

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4émé partie :

"Sans Malte nous perdrons l'Afrique du nord" (Rommel).

En juin, les bombardements italiens sont très aléatoires, les bombes "se perdent" dans la mer, la motivation n'est plus du tout au rendez-vous depuis le départ des Allemands. L'hésitation grandissante de l'aviation du Duce rend les Allemands nerveux. Jamais loin, les avions à croix noires opèrent depuis l'ile de Crète alors à leurs mains ou depuis la Lybie. Les convois partant d'Alexandrie sont pris par des feux croisés, ceux venant de Gibraltar passent près de la Sardaigne et de la Sicile, et sont soumis aux feux de la Regia Marina italienne. Le ravitaillement vers Malte passe très mal, des sous-marins servent de mules pour amener le strict minimum à La Valette. Bien que la population Maltaise soit en grande partie agriculteur, les terres sont rares du fait de la taille de l'ile, une culture en palier permet néanmoins de produire juste de quoi ne pas mourir de faim, par le fait d'une importante population militaire, des restrictions drastiques sont imposées aux civiles. Des tickets de rationnement sont mis en place dès le début de la guerre, mais ceux-ci n'entrent réellement en service qu'en 1941, le gouvernement met en place des services de restauration pour la population. Le lait, le pain, la viande, le sucre, le café, les allumettes, la soupe, les carburants, sont rationnés, en aout les boulangers reçoivent l'ordre d'ajouter de la pomme de terre au pain.

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Voici un exemple de menu pour la semaine affiché dans les restaurants appelés "The Victory Kitchen" de Tarxien (restaurants chargés de l'alimentation civile) :

Lundi : viande bouillie, tomates, haricots

Mardi : Macaronis au fromage, tomates

Mercredi : Œufs façon Balbuljata (cuisine locale, œufs brouillés).

Jeudi : Légumes bouillis façon minestrone

Vendredi : Encore viande bouillie

Samedi : Encore minestrone

Dimanche : Encore macaronis fromage.

Trois aérodromes sont maintenant en service continu sur l'ile, permettant un regain d'activité antinavire dans toute la zone. Le 14 Juin, le HMS Ark Royal et le nouveau porte-avions HMS Furious, venant de Gibraltar, déploient 46 nouveaux Hurricanes MKIIC, armés de 4 canons, à destination de Malte, mais seuls 42 sont arrivés, 4 se sont perdus en mer. Dans un souci tactique les Britanniques créent la Malta Night Fighters Unit (MNFU) N° 1435 Flight Squadron, à cette même date des renforts de troupes entrainées à la DCA arrivent sur l'ile avec armes et munitions. La tactique mise au point à ce moment-là, consistait à traquer, poursuivre et attaquer les bombardiers ennemis jusqu’à la limite de la DCA de l'ile puis d'indiquer à celle-ci l'altitude, la vitesse et la direction de l'attaque de manière à optimiser l'efficacité des tirs des canons antiaériens, mais également diriger les projecteurs vers les avions ennemis afin de localiser les escadrilles en progression. L'arrivée des Beaufighters et Blenheim supplémentaire permet d'augmenter la pression sur les convois maritimes de l'axe. Devant l'insistance des Allemands à enjoindre les Italiens à agir, ceux-ci mettent au point une attaque audacieuse contre les deux ports qui encadrent la ville de La Valette, au nord par la baie de Marsamxett où sont les sous-marins et au sud Grand Harbour et où le convoi "Substance" vient d'arriver. Vite préparée et mal organisée celle-ci vire au fiasco complet. Le Xe Flottiglia Mas autrement appelé Decima Mas est une unité de nageurs de combat de la marine royale italienne, elle prévoie d'envoyer deux torpilles humaines contre les filets anti-sous-marins des deux ports, les faire exploser et attaquer avec des torpilleurs légers pour couler un maximum de bateaux à quai. Malheureusement pour les Italiens ils sont détectés à une vingtaine de miles du rivage, des échanges de tirs ont lieu entre les bateaux italiens et les défenses côtières, les torpilles humaines sont détruites en chemin et les filets sont encore bien en place. Un torpilleur s'approche et lance une torpille contre une pile du pont qui enjambe le môle, celui-ci s'effondre bloquant l'accès au port. Les Italiens sont maintenant dans une situation désespérée, éclairés par les projecteurs du port, ils sont encadrés par des tirs qui ricochent sur la mer et illuminent le ciel de fin de nuit. Les pertes sont d'autant plus grandes qu'à l'aube des chasseurs hurricanes ont décollé pour attaquer les bateaux survivants. Les Italiens négligeant la couverture aérienne. 15 Italiens sont morts dans l'action et 18 faits prisonniers. 67 navires de transport arriveront à Malte en deux convois, au mois de juillet déplorant 2 navires coulés et 4 endommagés, cela met en évidence les carences de l'aviation et la marine italiennes dans la concertation de leurs actions. Incapables d'endiguer le ravitaillement, ils n'arrivent pas non plus à protéger les convois de l'axe. Entre juillet et novembre 1941 l'activité aérienne italienne décroît de plus en plus laissant le champ libre aux bombardiers maltais d'aller perturber les convois de ravitaillement en route vers Rommel, cela oblige les Allemands à mieux protéger leurs navires, par la Luftwaffe, au détriment des attaques sur les convois ennemis. De la base de Luqa s'envolent des Wellington qui vont très régulièrement bombarder les ports italiens d’où partent les bateaux allemands vers l'Afrique du nord.

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La semaine prochaine : la Luftwaffe contre-attaque.

Modifié par Logarou

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5ème partie : La Luftwaffe contre-attaque

Hitler peu désireux de revenir sur le front Africain n'a pas d'autre choix que d'y renvoyer des forces aériennes, s'il ne veut pas laisser l'Afrikakorps à son sort. A la mi-décembre 1942 le Jagdgeschwader 53 ou JG53 surnommé "As de Pique", commandé par l'Oberstleutnant Freiherr von Maltzahn arrive sur les bases siciliennes de Gela et Comiso, équipé de chasseurs BF-109-F4 et G2, Le JG53 arrive de hollande où il était en reformation, il a participé aux batailles aériennes sur le front de l'Est en Ukraine à Belaja-Zerkow, les pilotes du JG52 sont très expérimentés et vont vite reprendre le contrôle du ciel Maltais n'ayant en face d'eux que des Hurricanes à bout de souffle.

Fin décembre le II Fliegerkorps remplace la Regia Aeronautica dans les opérations de bombardement de jour, accompagné par les pilotes de chasse "As de pique" équipés des derniers Messerschmitt Bf 109Fs. D'abord lentement, les bombardements vont grimper en intensité avec la lumière du jour s'allongeant.

La survie de Malte ne peut venir que de la mer, et dépend des convois qui doivent continuer l'approvisionnement venant d'Alexandrie ou de Gibraltar. Les redoutables Ju88 de la Luftwaffe vont porter un sérieux coup aux navires formés en convois armés jusqu'au mois de mars 1942. Le HMS Eagle va livrer 15 Spitfires Mk. VB Trops (type 349), rapides agiles et très bien armées, ils vont tenir la dragée haute aux Allemands et combattre les Ju88 avec succès, mais ils sont encore trop peu face aux forces déployées par Hitler. Fin mars, 16 autres Spits. Arrivent sur les bases d'Hal Far et Luqa. Le 15 mars 1942 lors de 5 raids de la Luftwaffe, sur La Valette, des Heinkel 111 larguèrent des bombes "Satan" de 1800 kg sur le port et la ville tuant de nombreux civils et militaires. Dans l'intervalle, les survivants du convoi MW10 atteignent les ports de l'île et se mettent à l'abri, par conséquent, la Luftwaffe redirige ses efforts contre les ports et les terrains d'aviation comme Ta'Qali, qui devint inutilisable temporairement après l'une de ces attaques, vers le 20 mars. En raison du taux élevé d'attrition des chasseurs anglais, mais également des pilotes, ceux-ci déploient les derniers Hurricanes IIC du 229e Escadron, venus d'Afrique du Nord en renfort. Cela ne change guère la donne, les Croix noires sont trop nombreuses dans le ciel et les Hurricanes font ce qu'ils peuvent face aux derniers nés des chasseurs allemands. Au point qu'à certains moments les Junker88 ne rencontrent aucune opposition dans le ciel maltais. Les pertes furent telles qu'il en allait de la survie même de la défense de l'ile pourtant essentielle à la continuation de la lutte ainsi que de la victoire ou la défaite en Tripolitaine. Les avions qui échappèrent au ratissage allemand étaient rafistolés à l'aide de pièces prélevées sur les épaves jonchant les terrains, les mécanos se démenaient pour maintenir le "parc d'avion" restant en état de vol,

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travaillant de nuit et subissant les bombardements le jour. Afin de garder les précieux avions et les véhicules de maintenance, il fallut construire des points de dispersions protégés par des sacs de sable, des parpaings, des bidons d'essence vides remplis de terre : tout ce qui pouvait être utile à la protection rapprochée. Cette tâche gigantesque ne pouvait se faire sans l'aide de la population ni des troupes basées au sol. Environ 3000 personnes travaillèrent sur les trois terrains d'aviation en permanence, les mois de mars avril étaient froid, pluvieux, travaillant dans la boue et le vent sans parler des attaques incessantes des frelons allemands. La bravoure et le courage des habitants de l'île ont été officiellement reconnus le 15 avril 1942 par l'attribution de la Croix de Georges par le roi George VI. Cette croix figure encore aujourd'hui sur le drapeau national. Le 20 avril le porte-avion USS Wasp amène 46 Spitfires en renfort, les Allemands attendent que les avions soient posés pour attaquer les terrains d'aviation, avec leur hargne habituelle, mais les défenseurs sont, ce jour-là, à la hauteur de l'enjeu et repoussent les Huns, ne perdant que peu d'avions détruits pour la plupart au sol. Fin avril la 10ème flottille de sous-marin quitte discrètement et de nuit, La Valette pour rejoindre Alexandrie pour s'y mettre en sécurité. Il semble qu'à cette même époque les Allemands aient étudié une opération nommée "Herkule" ayant pour but l'invasion de l'ile de Malte prévue pour l'été suivant avec les Italiens, Hitler ne donna jamais les moyens ni la priorité à cette opération qui capota, plus préoccupé par l'Ost Front, scellant par-là même le sort de Rommel et de l'Afrikakorps. En Afrique à cette époque les deux Ennemis sont aux repos et se renforcent, planifiant leurs opérations de début d'été. Le ravitaillement devient un enjeu majeur et celui qui coulera le plus de navires aura un net avantage.

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Le 9 mai l'opération Bowery, permet de livrer 60 Spitfires venus par les mers sur les porte-avions USS Wasp (17 Spitfires) et le HMS Eagle (47 Spitfires) en provenance de la base de Scapa-Flow. Les chasseurs allemands synchronisés attendent que les appareils soient tous posés pour attaquer, un He-111 d'observation leur indique quand apparaitre. Pour cette affaire les pilotes de bombardiers italiens de la Regia Aeronautica font leurs retours dans le ciel maltais. Afin d'éviter la catastrophe de l'opération Calendar, les pilotes britanniques nouvellement arrivés et leurs ainés plus expérimentés, sont déjà harnachés dans les avions, le plein fait et armé, prêts au décollage immédiat. Une fusée d'alerte quitte le sol pour avertir les pilotes et voilà les Hurricanes et Spitfires qui s'envolent pour intercepter les BF-109 et Ju-88 en formation de bombardement, s'ensuit une grande confusion au-dessus de la mer. En 35 minutes, les 60 Spitfires seront ravitaillés (certains ne resteront que 6 minutes au sol) et viendront prêter mains fortes à ceux déjà en vol et aux prises avec les chasseurs allemands. Les Allemands sont repoussés au prix de 47 avions allemands abattus pour trois pertes britanniques. Cette bataille nommée par certains Bataille de Malte sonnera la fin des bombardements diurnes sur l'ile. Le lendemain le HMS Welshman, (M84), mouilleur de mines,
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réussit l'exploit de rallier Maltes depuis Gibraltar seul déguisés en destroyer Français, il fut survolé par les italiens la veille et la supercherie fonctionna, il amenait 250 tonnes de ravitaillement et du personnel de la RAF en entrant dans Grand Harbour, il toucha deux mines flottantes, n'occasionnant que des dégâts limités. Il repartit le soir même pour Gibraltar puis l'Écosse pour être mis en radoube et réparé. A peine réparé, le HMS Welshman refit le même exploit le 15 Juin. Avec les changements qui se profilaient plus au nord dans le désert et sur le front de Russie, les avions allemands retournèrent sur le front de l'Est et en Crète, laissant l'ile de Malte derrière eux, les Italiens revenaient sur le devant la scène Maltaise, alors que la bataille de Gazala dans le désert Libyen faisait rage donnant plus tard la victoire à Rommel.

Prochainement la 6eme Partie : le retour des italiens !

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6eme Partie : le retour des italiens !

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Mosta est une ville du centre de l'ile de Malte, dans la journée du 9 avril vers la fin de l'après-midi, c'est l'heure de la messe, près de 300 personnes sont en train de prier sous le dôme de l'église Santa-Maria (le plus grand au monde après celui du Vatican), un raid Italo-Allemand se déroule à ce même moment, les fidèles habitués aux alertes n'y prêtent guère attention, quand tout à coup le dôme est percé par une bombe de 500kg. La bombe ricoche sur le mur nord et glisse dans la travée centrale sans exploser, elle s'arrête au milieu des fidèles médusés, qui ne se rendent pas compte de ce qui vient d'arriver. Le prêtre fait évacuer l'église et la bombe sera plus tard désamorcée par les Britanniques, le peuple crie que c'est un vrai miracle et des messes seront constamment faites dans l'église où les habitants viendront se réfugier lors des raids suivants. Un facsimilé de cette bombe est visible dans la sacristie qui sert de musée aujourd'hui. Le 15 avril 1942 restera une grande date dans l'histoire du pays, car le roi d'Angleterre octroie la croix de Saint-Georges à l'ile de Malte pour actes de bravoure du peuple face aux épreuves.
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Avec le départ des Allemands vers d'autres fronts, les Italiens ont la charge de continuer les pressions exercées sur la RAF. Le laps de temps durant lequel la Regia Aeronautica se prépare et se coordonne laisse aux forces postées dans l'ile, le temps de se renforcer et de se réorganiser. Ce temps de repos fut profitable et bien utilisé, pas moins de 80 Spitfires furent livrés entre le 18 mai et le 3 juin 1942, les Blenheim et Lancasters seront également renforcés par l'ajout de nouveaux bombardiers à la flotte aérienne déjà en place. C'est à cette époque qu'arrivera sur l'ile de Malte le sergent pilote George Beurling, d'origine Canadienne, il va devenir le meilleur pilote de chasse de la belle province. Déjà crédité de deux victoires en Europe à son arrivée, il va réaliser l'exploit d'abattre sept avions en quatre jours ce qui lui vaudra la Distinguished Flying Medal, puis il abattra quatre autres appareils les jours suivants, Il reçut la Distinguished Flying Cross au bout de sa 23e victoire. La précision de son tir et sa vue exceptionnelle lui permirent de réaliser ces exploits. Le 14 octobre 1942, alors qu'il poursuit un Ju-88, des BF-109 le criblent de balles, touchées au côté, aux bras et aux jambes, il sautera en parachute de son Spitfire en flamme, mais un pilote de BF-109 continue de tirer sur son parachute en descente, un de ses coéquipiers le sauvera en abattant le chasseur nazi. Il sera secouru par un bateau de sauvetage et sera envoyé en Angleterre pour être soigné puis rentrera au Canada ou il finira la guerre comme instructeur. Il obtint un total de 31 victoires. C'était un pilote qui avait inventé une méthode particulière de préparation au pilotage de combat et il s’entraînait au sol perfectionnant sa méthode, en faisant des gestes et des attitudes s'imaginant chasser ses futures proies et c'est ce comportement nouveau pour l'époque qui est à l'origine de son surnom "screwball", l'hurluberlu.

En juin, les besoins de Malte, en ravitaillement, sont encore critiques, deux convois sont envoyés vers l'ile, Vigorous et Harpoon devant arriver simultanément afin de coordonner la couverture aérienne. Partant de Haïfa, en Palestine et Port-Saïd, en Égypte avec 11 transports, Vigorous sera continuellement attaqué par la Luftwaffe, par des sous-marins et des torpilleurs allemands et italiens il devra faire demi-tour en ayant perdu trois destroyers et deux transports et rentrer à Alexandrie sans pratiquement plus aucune protection. Le second convoi partant de Gibraltar aura plus de chance, car deux navires de transport sur six arriveront finalement à rentrer dans grand Harbor.

Le 21 juin 1942 la ville de Tobrouk, à la frontière Égyptienne tombe aux mains des forces de l'axe, c'est le seul port en eau profonde entre la Tunisie et l'Égypte. Cela change la donne sur toute la région. Malte devient pour les prochains mois le pivot de la résistance en Méditerranée face aux convois de ravitaillement ennemis. Le cout humain sera terrible, mais l'opiniâtreté des habitants et des militaires, vont permettre au Lieutenant général Montgomery, commandant la 8e armée Britannique de faire la différence. Le répit annoncé par le départ de la Luftwaffe, permet au 601e Squadron de rejoindre l'Afrique du Nord pour des opérations de harcèlements sur les routes côtières. Le répit n'est qu'un leurre, car dans le même temps en Sicile les Allemands font venir des Ju-88 et BF-109 de tous les fronts pour renforcer le peu qui restait sur place, la Regia Aeronautica commence également à accumuler ses forces.

Juillet commence par quinze jours de raids incessants, épuisant les maigres réserves de nourriture de l'ile, mais plus graves encore l'essence et les munitions commencent à manquer, les rares sous-marins apportent juste de quoi tenir un ou deux jours supplémentaires. C'est un véritable blocus maritime et aérien qui se met en place. La RAF se défend comme une lionne, les pertes sont en conséquence, le porte-avion Eagle livre 31 Spitfires le 15 juillet et 28 autres les jours suivants. Ces apports d'avions et de pilotes permettent de reconstituer le 229e squadron remplaçant le 603e qui a cessé de fonctionner en tant qu'unité à cause des pertes. Bien qu’essentielle à la protection de l'ile les Spitfires n'en sont pas moins gros consommateur de carburant; et comme toutes choses à Malte il commence à manquer.

Devant l'urgence de la situation le commandement anglais envoie l'un des plus gros convois de ravitaillement pour l'ile, 14 navires marchands escortés par la Royal-Navy. Le convoi Pedestal WS21S quitte l'Écosse le 2 aout 1942, jusqu'au 11 aout date de son arrivée en méditerranée, le convoi ne subit aucune perte. Les forces de l'axe sont au fait des informations, par leurs réseaux d'espionnage à Gibraltar, et préparent un comité d'accueil au convoi. Ils sont à guetter sur les voies de communication avec des sous-marins, des bombardiers, il y a des champs de mines et des S-Boot (torpilleurs rapides), la Regia Marina se prépare elle aussi, mais le manque de carburant l'oblige à rester au port en attendant que le convoi soit plus près de la Sardaigne et de la Sicile.

C'est un convoi, formé de près d'une soixante de navires qui voguent vers Malte à la vitesse maximale du plus lent des quatorze navires marchands. Deux cuirassés, trois porte-avions, sept croiseurs et trente-deux destroyers forment la protection rapprochée. Des sous-marins britanniques et américains sont disséminés sur le chemin de façon à prévenir l'avant-garde d'une quelconque activité ennemie. Une couverture aérienne venant de Gibraltar et de Malte, dois assurer une protection en amont du convoi.

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Le 11 aout au sud de Majorque, le Korvettenkapitän Rosembaun, commandant du sous-marin U-73 s'immisce entre les bâtiments et lance quarte torpilles contre le porte-avions Eagle, touché quatre fois le porte-avions coule en huit minutes. Le U-73 est alors attaqué par les destroyers de protection et il plonge, des charges de profondeur lui sont lancées à diverses reprises, sans aucun résultat. Plus tard, il fait surface et retourne à la base de Spezia où il reçoit les félicitations de Berlin, le commandant est décoré de la Croix de Chevalier (pour l'anecdote les parents du commandant habitent Chicago). Le HMS-Furious lance alors tous ses Spitfires vers Malte pour la défense de l'ile et du convoi puis rebrousse chemin. Sur les 1100 membres d'équipage de l'Eagle, 900 seront repêchés. Le H.M.S. "Wolverine" et en protection du sauvetage des marins encore à la mer. Dans la nuit, au radar il repère, un sous-marin non identifié en surface. Fonçant à 26 nœuds, il se dirige vers lui et l'éperonne. Le sous-marin italien "Dagabur", coule corps et bien. Sérieusement endommagé au niveau de l'étrave, le Wolverine fait alors demi-tour et se dirige vers Gibraltar pour réparer. Le HMS-Victorious est touché par une bombe sur le pont lors d'une attaque aérienne italienne nocturne.

12 aout, tôt le matin, une attaque aérienne de 19 Ju-88 est repoussée par la perte de 6 bombardiers allemands. Le sous-marin Giada en embuscade au large de l'Algérie, est en surface quand il est repéré et attaqué par des Hydravions qui l'endommagent en forçant son retour au port. Un Hydravion Short Sunderland repère également en surface le sous-marin italien "Brin", qui à l'aide de sa défense anti aérienne détruit l'appareil puis disparait. Jusqu'à la tombée de la nuit, les destroyers vont régulièrement grenader les environs du convoi pour dissuader les sous-marins de s'approcher. Pourtant, cinq sous-marins italiens réussissent à toucher pas moins de sept bâtiments dont trois croiseurs légers. Un cargo et un croiseur seront coulés. Plus tard une attaque aérienne coule encore un autre navire marchand. Des destroyers repère le sous-marin italien Cobalto et le grenade, touché celui-ci fait surface, mais est coulé aux canons par les chiens de garde. Vers 18h le convoi arrive au large de la Sicile c'est le signal pour la force Z (les cuirassés, les porte-avions, et trois croiseurs) de faire demi-tour, quand un important raid aérien arrive sur les navires, le destroyer HMS Foresight est coulé, le porte-avions HMS Indomitable est touché à plusieurs reprises sur le pont et le hangar, ne pouvant plus recevoir d'appareils à l'atterrissage ceux-ci sont obligés de se poser sur le Victorious, mais il est déjà encombré par ses propres avions sur le pont. Pour ne pas perdre les pilotes en l'air et à court de carburant, les avions du Victorious sont passés par-dessus bord permettant aux pilotes de l'Indomitable de se poser.

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13 aout, dans la nuit les sous-marins italiens, Emo, Avorio et Dandolo sont coulés par des charges sous-marines. Une attaque de S-Boots inflige des dégâts tels au croiseur HMS-Manchester que celui-ci transfère une partie de son équipage sur un autre navire, les hommes restant se chargent de maintenir le bateau en état de flotter. Le sous-marin de classe 600 Cobalto est à l'immersion périscopique près du convoi. La trainée fluorescente de son périscope de combat le trahit, détecté par le destroyer Ithuriel celui-ci fonce en avant toute et lance des charges de profondeur réglées sur 2m, 3m, 5m en explosant au contact du sous-marin, la pression le force à remonter. Le destroyer Pathfinder à l'affut le tire au canon de 4,7 pouces puis lui passe dessus. Les marins italiens montent sur le pont et se jettent à l'eau, mais le sous-marin ne coulant pas de suite des marins britanniques parviennent à monter à bord et à s'emparer d'un sac contenant du matériel de cryptage et des documents. Quarante-deux sous-mariniers italiens seront faits prisonniers dans l'opération. À l'aube, la Regia Marina se positionne pour attaquer le convoi, mais se voit refuser une couverture aérienne par les Allemands, les forçant à rebrousser chemin vers les ports d'attache italiens. Le retour des bâtiments italiens ne se fait pas sans dégâts, car ils passent par un point de patrouille de deux sous-marins anglais. Le SM Unbroken n'a plus que quatre torpilles dans ses tubes, il lance malgré tout une salve complète, il touche et endommage deux croiseurs, le Boldano et le Muzio Attendolo. Les destroyers de l'escorte le prennent en chasse, mais il parvient à tirer son épingle du jeu et rejoindra plus tard Malte pour réapprovisionner. À la mi-journée douze S-Boots attaquent les navires dont le malheureux HMS-Manchester qui est de nouveau touché par une torpille et doit arrêter, il sera sabordé le lendemain matin, quatre marchands supplémentaires sont coulés. Arrivés au large du Cap Bon, les bâtiments d'escorte de la force Z font demi-tour comme prévu et se dirigent vers Gibraltar.

Le SS-Ohio est le plus gros pétrolier de l'époque, affrété par la compagnie Texaco, il est, pour l'occasion, commandé par un équipage britannique. Il est au centre du dispositif de défense du convoi devant amener le pétrole nécessaire au ravitaillement de l'ile. Le 13 aout il n'est plus qu'un navire-fantôme, touché par une torpille et une bombe qu'un Ju-88 a lancé sur le pont, il est encore à flot, mais sans équipage, réfugié sur le destroyer Penn. Refusant de couler, son équipage retourne à bord et lance une élingue pour le haler au destroyer, mais celui-ci ne peut pas le tirer, car beaucoup plus lourd que lui. Bientôt des Ju-88 parviennent à dépasser les défenses et plusieurs bombes le touchent à nouveau, l'équipage le quitte pour la seconde fois en une journée. La nuit se passe et ne voulant toujours pas couler le pétrolier est encore à flot au petit matin. Un dragueur de mines arrivé de Malte le prend en remorque avec le Penn, mais c'est sans compter avec les Allemands qui réussissent à placer encore trois bombes sur la structure du bâtiment qui par miracle ne prend pas feu, c'est la troisième fois que l'équipage quitte le bateau en deux jours. L'arrivée de deux escorteurs va sauver la situation désespérée, alors que le pétrolier n'est plus guère à flot, ils le prennent en sandwich et le maintiennent ainsi à une vitesse de quatre nœuds.

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Désormais proches de Malte c'est une nuée de Spitfire qui tournent autour du convoi de la dernière chance, empêchant les Allemands de s'approcher jusqu'au lendemain à son arrivé à Grand-Harbour. Une foule incrédule, l'accueille, la liesse gagne désormais les habitants, nous sommes le 15 aout et ce convoi prendra le nom de "Santa Marija convoy" pour les Maltais. Seuls cinq navires marchands entrent dans le port assurant trois mois de ravitaillement pleins, ainsi se termine l'opération Pedestal.

Mi-aout 1942, le Lieutenant général Montgomery vient de débarquer au Caire, les Marines contre-attaquent à Guadalcanal et en Russie commence la bataille de Stalingrad.

Prochainement, épisode VII: le vent tourne.

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Épisode VII: le vent tourne

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Le convoi Pedestal aura subit plus de 800 attaques aériennes et maritimes en l'espace de 5 jours de transit en Méditerranée, c'est totalement inédit, ce qui en dit long sur les besoins de l'Allemagne de faire taire l'ile de Malte. Les coups portés par la marine et l'aviation anglaise basées à Malte font très mal aux besoins d'approvisionnement de l'Afrikakorps. Avec l'arrivée de 28 appareils en renfort sur les aérodromes maltais, les attaques sur la Sicile et les convois ennemis ont repris avec la plus grande violence, c'est un balai incessant de Spitfires qui se relaie dans le rail sicilien, des bombardiers Hurricanes font leurs apparitions en renfort des Beaufighters. En septembre une baisse notable de l'activité aérienne ennemie se fait sentir, permettant à l'ile de se renforcer, mais le manque de carburant oblige le commandement anglais à baisser lui-même le nombre d'actions de chasse en mer. Octobre 1942 la Luftwaffe a réussi à rassembler, en Sicile, une force aérienne redoutable, prête dorénavant à fondre sur les eaux pour reprendre le contrôle aérien du détroit. Les raids Italo-Allemands reprennent le 11 octobre et jusqu'au 17 ce sera un nouveau blitz que subiront les Maltais par de forts bombardements sur les trois aérodromes et les villes principales. En ce premier jour de blitz, ce sont 58 bombardiers accompagnés par une très forte présence de chasseurs, qui sont venus matraquer les abords des pistes d'envol. C'est la première des cinq opérations de la journée, ce qui est considérable à l'échelle de cette petite ile. La contre-attaque des Spitfires anglais ont permis d'abattre huit bombardiers et sept chasseurs au prix également élevé pour les Britanniques. La stratégie d'attaque des Allemands change le lendemain, plutôt que des offensives aériennes massives, ce sont des petits groupements de chasseurs et de bombardiers qui attaquent les aérodromes de manière impromptue, rapide et brutale venant à basse altitude ils surgissent tirent et repartent immédiatement après, sans chercher le contact. Les pilotes anglais s'épuisent dans les décollages atterrissages multiples et sans intérêt, car l'ennemi a déjà disparu aussi vite qu'il est arrivé. Les autorités anglaises sont obligées de maintenir une force de travailleurs sur place pour remettre en état les pistes de suite après le passage des Allemands, cela dans les trois gros secteurs visés par l'axe, 250 personnels se relaient à cette tâche. Les canons antiaériens ont une pénurie d'obus et se contentent de 15 tirs par canon et par raid, autant dire l'inefficacité des répliques. Le 12 octobre, une multitude de raids ne dépassant pas 7 à 9 Junkers 88 accompagnés de Me-109 et de 202s Macchi, qui s'étale sur la journée, à titre d'exemple entre 7h15 et 10h00 du matin ce sont trois assauts qui se déroulent sur la base de Luqa. Vers 18h00 les batteries antiaériennes du camp de Mqabba tirent sur un JU-88 isolé qui largue des bombes incendiaires sur les baraquements mettant le feu à toute une rangée de logement. Durant les soixante premières heures de l'attaque, les Allemands ont effectué 700 sorties contre Malte. Les Anglais réagissent par l'envoi en amont de sweeps de Spitfires dans le détroit de Sicile pour intercepter les raids de la Luftwaffe. La tactique est payante, mais le cumul des pertes des deux camps épuise les moyens mis en œuvre. A noter que le 13 octobre marque pour l'aviation Maltaise le 1000e bombardier abattu depuis le début de la bataille Maltaise, c'est un JU-88, un soldat du 7e régiment d'artillerie antiaérienne dira : "nous nous demandions si les allemands voulaient le récupérer comme souvenir ?".

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Un changement de tactique des chasseurs-bombardiers provoquera un surcroit de perte dans les avions au sol, en effet ceci adopte l'attaque plongeante afin de bombarder plus précisément les alvéoles de protection des appareils. Les attaques se systématisent, chaque aérodrome comptabilise au moins quatre ou cinq attaques journalières. Voici un exemple de raid: 16h34 le 13 octobre, sept ju-88 arrivent par la cote à Kalafrana en direction de Qrendi, ils sont au raz des flots, à la côte ils remontent d'un coup et prennent de l'altitude puis ils bombardent les pistes d'atterrissage. Les tirs AA s'enchainent une bombe atterri sur le village à proximité, une autre manque un poste de défense, mais blessant un membre du 4e Heavy Ack Ack regiment. Une autre explose près d'un canon AA du 3e Bn Kings Own Regiment tuant et blessant les servants. Les Spitfires du 229e et du 249e interviennent alors que les Me-109 se dévoilent et un duel s'engage au-dessus de l'ile. Total des pertes ennemies sont deux Ju-88s, deux ME 109, trois 202s Macchi et une Re 2001 détruit; trois 88s JU endommagées. Deux Spitfires sont endommagés et un détruit à l'atterrissage. 82 avions ennemis auront été détruits entre le 11 et le 14 octobre.

14 octobre les raids se succèdent, les pertes anglaises s'accumulent ainsi pour cette seule journée, neuf Spits, deux Beaufighters ont été descendus, Un Beaufighter endommagé. Trois équipages manquants. Les pistes de Ta Qali seront inutilisables durant 1/2h suite au bombardement, mais aucun dommage d'importance n'est à signaler. Le 15 octobre les attaques continuent, un bombardement sur la ville de La Valette et le port, les Britanniques remarquent une action peu banale, à la tombée de la nuit, car un seul bombardier Ju-88 arrive accompagné de dix chasseurs Me-109 pour lancer des fusées éclairantes sur le port. Mais cela n'est suivi d'aucun raid (?). La RAF augmente le nombre de personnels d'entretien des aéroports et cantonne 500 personnes aux abords des pistes. Les pilotes de la RAF fatiguent, cet incident pour le prouver, un Hurricane en approche de La Valette s’est fait descendre par un Spitfire, 6 miles au large de Grand Harbour. Les chasseurs étaient en attente d'un raid ennemi signalé par bateau et venant vers eux, mais qui n'est jamais apparu. Dans la confusion, un autre Hurricane parti à la recherche du premier se fera plomber par les mêmes Spitfires, mais sans dommage cette fois, le pilote du premier avion ne sera pas retrouvé.

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Le grand nombre de raids sur les trois aérodromes de Hal Far, Luqa et Ta Qali, provoque un surcroit de travail pour Royal Engineers Bomb Disposal chargé de désamorcer les bombes non explosées, ont en totalise 137, en cinq jours, la remarque du R.E.B.D est que davantage de bombes anti-personnel sont utilisés par les Allemands, en effet celle-ci ne pesant que 50kg, les appareils peuvent en emporter plus en une seule fois. Outre les bombes classiques explosives, beaucoup d'incendiaires furent utilisées à ce moment du blitz. Le 17 octobre en fin de journée, les Allemands abandonnent la partie, la seconde bataille de Malte est gagnée. Dans le même temps ça bouge, sur le front libyen, dans le désert, Montgomery a commencé la seconde bataille d'El Alamein. Le 8 novembre les Américains débarquent en Afrique du Nord. La Luftwaffe est une nouvelle fois envoyée sur cet autre front, laissant Malte qui peut maintenant souffler et panser les plaies. Les attaques continueront, mais le rythme n'aura rien de pareil. Les Italiens maintiendront une forme de pression sur l'ile, mais sans réelle conviction, ce n'est que le 20 novembre 1942 que le siège sera levé avec l'arrivée des convois de ravitaillement.

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. Voici ce que dit le 17 octobre 1942, en remerciement, le AOC Mediterranean (the Air Officer Commanding):

“Grand work fighter boys. Your magnificent fighting in the last five days is being watched not only in Malta but by the RAF on other fronts as well as by our Russian allies. Although heavily outnumbered last May Malta Spitfires came out on top and I am confident that you will win the second battle of Malta. Some of the enemy bomber squadrons have already shown that they cannot take it. Keep it up and in a few days the other German bombers will throw up the sponge. Replacement Spitfires and pilots are on the way but there is still some stiff fighting to finish the job. Good luck to you and good shooting.”

Prochain épisode : Délivrance !

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Épisode VIII: Délivrance!

Dès le 18 octobre 1942 des mesures draconiennes d'économie d'essence sont mises en place, les combats des derniers jours ont épuisé les stocks de carburant de l'ile et aucun convoi de ravitaillement n'est attendu. Les raids ennemis continuent, certes à un rythme beaucoup moins soutenu mais la défense de l'ile requiert encore des ressources rares. Entre autre tous les personnels des bases aériennes se déplaceront en vélo dorénavant, il n'y avait déjà plus d'essences pour les civils mais les voitures sont vérifiées et vidées de leurs fonds de réservoir. Les forces de DCA ne reçoivent, encore une fois, plus que quinze obus par objectif, ordre leur est donné de n'engager que les cibles certaines d'être atteintes etc. quatre sous-marins servent de mule et transportent du ravitaillement d'urgence depuis Gibraltar et Beyrouth mais c'est très loin de suffire.

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Des raids aériens importants se produisent encore, malgré la vigilance des Spitfires, car les anglais, forts, de leurs victoires dernières, ne lâchent rien et attaquent les convois de soutiens allemands, à outrance. Des Wellingtons, Swordfishs, ou Albacores rodent la nuit venue sur la méditerranée dans les parages de Malte et lance des bombes et torpilles sur les navires Allemands ou Italiens, à la lueur de fusées éclairantes. Pour le seul mois d'octobre 1942 on recense 134 raids aériens ennemis sur toute l'ile de Malte et Gozo, 90 raids de jour et 44 de nuit soit 61 bombardements réussis. Les dégâts occasionnés sont considérables, il est à noter que le moral, de la population malgré les destructions et les morts, est encore très haut et l'esprit de résistance bien présent. Un journaliste du Times of Malta note que la population vaque à ses occupations ordinaires, la nuit, ils sortent observer les lumières dans le ciel et exhortent les artilleurs de la DCA à augmenter la cadence, lorsqu'un avion est abattu les gens partent dans les champs a la recherche de trophées pris dans les épaves. Une annonce dans le journal demande du personnel pour une école, la vie continue bien, comme faire se peut, dans l'ile. Des troupes Canadiennes du 2e Bataillon du Devonshire Regiment, font des exercices de débarquement dans la baie de Saint Paul, la foule se masse sur le front de mer pour observer ce curieux spectacle qui se répète.

Les sous-marins de l'ile sortent souvent pour attaquer les navires marchands dans le rail de Sicile et coulent encore de nombreux bateaux. La flotte des sous-marins fut portée à 14 bateaux en ce mois d'octobre, 27 attaques ont été effectuées près de la Sicile toute proche dont 14 seront couronnées de succès, trois le furent contre des navires échouées après des attaques aériennes. Dix navires de commerces sont envoyés par le fond et un destroyer, ce, à quoi il faut ajouter au tableau de chasse, un remorqueur et deux goélettes. Le mois d'octobre est un mois plutôt moyen dans les résultats de la flotte méditerranéenne, cela donne un peu l'image de la réussite dans l'effort de guerre contre Kesselring pour ravitailler Rommel, et l'ont comprends mieux le besoin critique et les tonnes de matériel qui n'arriveront jamais, mettant à mal toute l'Afrikakorps.

Le 23 octobre la 2ème bataille d'El Alamein commence, dès le 25 il y a une baisse drastique des attaques aériennes sur Malte, les espoirs de Rommel coulent dans la méditerranée en même temps. Fin octobre le HMS Furious livre du ravitaillement d'urgence à La Valette. Le 30 octobre le ciel de Malte est silencieux, pas un seul avion ennemi dans l'azur cela fait trois ans que ça n'était pas arrivé, et marque la victoire de la RAF sur l'aviation allemande qui se contente de bombardement à très haute altitude sur les terrains de la RAF, de nuit plus que le jour ne causant que très peu de dégâts.

En novembre 1942 devant l'ampleur des besoins de l'ile et l'impossibilité d'envoyer un convoi vers Malte, les autorités ont besoins d'innovation, un vieux navire italien capturé en 1940 pour contrebande va servir de transporteur, il est maquillé aux couleurs Turques, chargé de 1200t carburant et de 3000t benzène, puis fait route par les voies de ravitaillement italiennes vers Malte. Le 3 novembre il est survolé par un Do 215 de surveillance maritime qui bat des ailes pour le saluer. Trois heures plus tard les hommes de bord repère un sous-marin…anglais ! Le capitaine décide d'abandonner le déguisement en urgence et de foncer à toute vapeur vers le port de Famagusta à Chypre. Le 4 novembre, les pertes en hommes et matériel de l'Afrikakorps son telles que Rommel donne l'ordre de retraite vers la Tunisie. Le ciel de Malte reste silencieux des jours entiers, ce qui en dit long sur la détermination allemande et italienne.

Le 8 novembre les appareils et la marine de Malte sont déployés pour soutenir l'invasion anglo-américaine, l'opération Torch a débuté. Sous le couvert de l'obscurité tôt le matin, des dizaines de milliers de soldats américains ont été débarqués sur les côtes atlantique et méditerranéenne Françaises d'Afrique du Nord. Le rôle des pilotes de Malte, est concentré autour de l'Algérie en support des opérations maritimes et terrestres. Des bombardiers Wellington se chargent de traiter les arrières des forces ennemis en Sardaigne, Sicile et en Italie, des survols de reconnaissance sont envoyés trois fois par jour vers Tarente, le Golfe de Messine, Naples ou Navarino. A Il-Qrendi, un quatrième aéroport est officiellement entré en activité mi-novembre à peine inauguré par le gouverneur que déjà les activités aériennes battent leurs pleins. Dès lors, Malte ne jouera plus qu'un rôle d'arrière base pour le reste des opérations en méditerranée, principalement aérienne dans l'invasion de la Sicile et de l'Italie en 1943.

Les Maltais ont supporté, durant trois longues années, un siège en règle, un blitz aérien étouffant et dramatique, 75% des habitats, des demeures historiques, des villes de cette petite ile, ont était détruites. Le peuple de malte a dû supporter plus de 3200 alertes aériennes, des bombardements et des attaques maritimes. Cet article permet de mieux comprendre le rôle capital joué par Malte dans la lutte contre les forces de l'axe. Les aéroports et les ports Maltais ont coulés plus de 800.000 tonnes de fret destiné aux armées de Rommel, les pertes infligées dans les ports italiens, en Sicile ou en Afrique du nord ont permis de mettre à mal la suprématie allemande en méditerranée. Certes le prix payé est également conséquent, plus de 600 avions perdus, deux porte-avions, les quatre croiseurs, la trentaine de destroyers, les cargos et les pétroliers coulés dans l'unique but de venir ravitailler l'ile à chaque fois au bord de l'asphyxie. Il a suffi pour cela d'un petit caillou dans la botte de Rommel pour faire s'envoler le rêve d'Hitler de rejoindre l'Iran et son pétrole.

Voilà qui clôt ce volet sur l'histoire l'ile de Malte durant la seconde guerre mondiale, loin d'être complet il permet de mettre un peu de relief sur ce tournant de l'histoire, un parmi d'autre. J'ai eu la chance de découvrir cette ile il y a peu, je vous laisse découvrir les photos des baraquements encore en place de l'ancienne base aérienne de Ta Qali qui servent aujourd'hui de boutiques à des artisans locaux. Merci de m'avoir lu.

Sur Google map découvrez :

Hal Far : l'ancien aéroport zone industrielle aujourd'hui

Luqa : aéroport internationale

Ta Qali : Parc familiale et aire de pique-nique. Au sud-ouest de l'ancienne piste vous remarquerez le village des artisans d’où j'ai tiré les photos ci-dessous.

Il-Qrendi : aujourd'hui l'aéroport est une route dans les champs, vous trouverez les anciens dispersals des Spitfires et les positions de la DCA dans les champs, les emplacements sont encore bien marquées.

L'ancienne base des sous-marins aujourd'hui la marina de Lavalette

Grand-Harbour :

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