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Logarou

2WW le saviez-vous 3eme part.

Messages recommandés

Bientôt sur votre écran, la 3eme saison débarque en force.
Restez à l’affût,
Des histoires incroyables,
Des aventures dignes d'un roman et pourtant bien vrais,
Des histoires que tout le monde connaît, mais à y regarder de plus près…
Des héros oubliés,
Des histoires oubliées,
Des faits totalement surprenants,
Bientôt sur ce topic… en Septembre.

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Perception des cahiers et des stylos-plumes, car c'est déjà la rentrée. Avec l'odeur de cire dans les classes et du léger dépôt de poussière de l'été, sonne une nouvelle troisième saison de "Le Saviez-Vous" sur ce thème qui nous rassemble ici, "La Seconde Guerre Mondiale", sur le forum du Clan des Officiers ! Cette 3e saison qui démarre, aujourd'hui et le fruit d'une réflexion sur la façon d'amener les histoires et anecdotes que je vais vous raconter cette année, j'ai profité de la pause de l'été pour vous trouver des informations et faire des recherches sur des thèmes très variés, à la manière du fils rouge, je traiterai cette année, de manière récurrente de la Belgique et la Hollande et la libération de ces deux pays dont on connaît peu l'histoire durant la Seconde Guerre mondiale. Je commence par Zwolle cette ville du nord de la Hollande fut le théâtre d'un fait d'arme extraordinaire, je vous laisse le découvrir.

Passez un agréable moment ici et n'hésitez pas à m'interpeller ou compléter une info si d'aventure je m'égare.

Bonne rentrée à tous

Logarou

____________________________________________

3 septembre 1939, jour de la déclaration de guerre :

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Zwolle

La ville de Zwolle aux Pays-Bas fut le théâtre d'une très rare action individuelle. Un caporal du nom de Léo Major, membre du régiment Canadien de la Chaudière, libera à lui seul et uniquement par ses faits d'armes une ville de plus de 45.000 habitants sous la férule de plus de 10.000 Allemands.

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Zwolle est située à une soixantaine de kilomètres au nord d'Arnhem aux Pays-Bas et quatre-vingts au nord-est d'Amsterdam. La ville est sous le joug de l'occupation depuis 1940, elle n'offre pas d'intérêt stratégique hormis le fait d'être un lieu de repos pour les armées revenues du front de l'Est, leur permettant de se reconstituer loin du front.

La 3e division canadienne est arrivée en Europe en 1941, elle se prépare depuis ce jour-là à la libération de l'Europe. Elle participa en 1942 et 1943 à des actions comme celle des iles du Spitzberg ou au renforcement des défenses de Gibraltar, elle participa au raid sur Dieppe et différentes actions dans le monde contre le Japon notamment, c'est au cours de cette période que Léo Major demanda à recevoir une formation approfondie de commando.

Léo Major débarque avec 15.000 de ses camarades de la 3e division le 6 juin 1944 à Juno Beach, au sein du régiment de la Chaudière. La 3e est commandée par le major général Rodney Keller, c'est à Juno Beach que Léo Major se fit remarquer pour la 1ere fois, avec cinq de ses camarades il permit de faire progresser rapidement les troupes Anglo-Canadiennes clouées au sol. Le même jour, il captura un Blindé Sdkfz qui contenait de précieux codes radio allemands. Plus tard en Normandie sa section se fit prendre en embuscade par une unité SS, il parvint à éliminer 4 ennemis avant d'être victime d'une grenade et d'être très grièvement blessé, il perdit son œil gauche. Rapidement évacué, il refusa d'être transféré en Angleterre et dit au médecin "Désolé, mais j'ai une guerre à gagner ! Tant qu'il me reste un œil, je peux toujours tirer!"

Le régiment de la Chaudière participa à la bataille de Carpiquet, la libération de Caen et à la très fameuse bataille de Falaise. Puis elle fonce à travers la France vers le Nord de la Belgique et la Hollande ou elle combat dans la poche de Breskens où elle gagne le surnom de "Water rats" les " Rats d'eau" par comparaison au "Rats du Désert" de la 8e armée de Montgomery. Le régiment subit de très lourdes pertes en Hollande et Léo Major est toujours de tous les combats. En Hollande il est de nouveau blessé, au dos cette fois, lorsque son véhicule roula sur une mine. Le médecin donna l'ordre de le renvoyer en Angleterre puis au Québec pour être réformé, mais Léo Major s'échappa de l'hôpital et trouva refuge dans une famille hollandaise pour s'y faire soigner. Il restera un mois invalide avant de rejoindre son unité pour continuer le combat et participer à la libération du nord des Pays-Bas…Major fut plusieurs fois dégradé en raison de sa très forte personnalité, réputée têtu et individualiste, toutefois son courage lui permit à chaque fois d'être réintégré dans son grade. Durant la très dure bataille des berges de l'Escaut, alors que Major est parti en reconnaissance le long d'une digue il aperçoit deux Allemands loin devant lui marchant et s'éloignant, il les poursuivit parce que : "Il fait froid, il pleut, vous le paierez", il descend le premier et capture le second pour lui servir d'appât, mais celui-ci tente de se servir de son arme et Major l'abat à son tour. Il se rapproche du village ou une troupe d'Allemands est en poste et Major fait un barouf du tonnerre, tue encore trois Allemands et c'est un groupe de 93 soldats qui se rendent à lui seul. Des SS cachés dans le village ne se laissent pas démontés et commence à tirer sur leurs propres camarades en tuant un et en blessant un certain nombre, major lui fait semblant de rien et continue d'avancer, ignorant les tirs avec ses prisonniers jusqu'aux premières lignes alliés ou les Allemands restant seront pris en charge. Pour cet acte héroïque Major reçu la "Distinguished Conduct Medal", qui est la deuxième distinction après la "victoria Cross", mais Léo Major la refusa catégoriquement, car il dit qu'il ne voulait pas que Montgomery la lui remette, car il le jugeait totalement incompétent, ce qui lui valut quelques déboires !

La libération de la ville de Zwolle est à elle seule l'une des histoires les plus extraordinaires que je connaisse et l'une des prouesses que peu d'hommes sont capables de faire et de réussir.

Voilà deux semaines que les troupes canadiennes piétinent devant la ville de Zwolle, les pertes s'accumulent, dans une vue stratégique très britannique, le haut commandement décide d'écraser les défenses sous un intense tir de batterie. Mais personne n'est capable d'indiquer les coordonnées cartographiques des objectifs, une reconnaissance est donc décidée afin de les déterminer. Lorsque les gradés du régiment de la Chaudière demandent des volontaires, c'est Léo Major et son collègue et ami, Wilfrid « Willy » Arseneault, qui se présentent en tant qu'éclaireurs dans les lignes ennemies.

C'est à la nuit tombée que commence la reconnaissance des lieux, en s'enfonçant discrètement dans les lignes ennemies. Alors qu'ils s'approchent de la gare, Major entends du bruit et plonge à couvert sur la route suivit par Willy. Le sac de grenades de Willy résonne sur le sol et trahi sa présence, une mitrailleuse ouvre le feu et tue sur le coup Willy. Major s'emporte alors de rage et fonce sur les Allemands avec grenades et mitraille et réussit à les descendre et faire prisonnier une dizaine d'hommes, qu'il ramène dans les lignes Canadiennes avant de repartir. Huit fois il va faire des allers-retours ramenant des prisonniers des différents coins de la ville la suite c'est lui qui nous la raconte :

Peu de temps après 23 h, j’ai franchi le chemin de fer pour aller m’étendre le long d’une route à proximité. Willy a tenté de faire la même chose, mais son sac de grenades a fait un peu de bruit, et les Allemands qui l’avaient entendu ont visé juste.

J’ai tout de suite su qu’il était mort.

J’étais furieux contre les Allemands, mais aussi contre moi-même d’avoir accepté qu’il vienne.

J’ai toujours eu de la peine d’avoir commis une telle erreur à ce moment-là.

En quelques secondes, je me suis débarrassé des soldats responsables de sa mort.

Après, je n’avais qu’une idée en tête : libérer la ville de Zwolle, peu importe ce qui m’attendait. Que je sois confronté à un millier d’Allemands ou à une poignée d’entre eux seulement, ça n’avait pas d’importance. Mon cœur battait la chamade, mais j’étais plein d’énergie.

Je suis retourné auprès de Willy pour ramasser sa mitraillette et ses grenades. Ensuite, je me suis assis dans un parc pour réfléchir à comment je pourrais libérer une ville d’une telle taille. Si seulement je pouvais entrer en contact avec la résistance, ce serait beaucoup plus facile. Mais je savais que c’était impossible dans une grande ville. Aucun civil n’avait le droit de se promener dans les rues le soir puisque la force d’occupation avait instauré un long couvre-feu, c’est évident. Donc, les seules personnes que je pourrais croiser sont des Allemands. Alors, la chose la plus facile à faire serait de contourner la ville et de me rendre à chaque avant-poste ou poste de défense situé sur une route qui mène directement à la ville avec l’espoir de trouver une façon de surprendre les militaires et de leur faire savoir que l’attaque est imminente. Il faut qu’ils restent sur le qui-vive et qu’ils comprennent que bon nombre de soldats alliés attaqueront Zwolle.

Avant de quitter pour la patrouille, le Colonel m’avait promis qu’il enverrait toutes ses compagnies de combat occuper les terres agricoles en périphérie à 1 h le 14 avril.

J’ai donc décidé d’attendre à ce moment-là pour ne pas être pris avec des prisonniers et ne pas savoir quoi faire avec eux, étant donné que je ne suis pas un meurtrier.

La situation était très différente en Normandie où l’on ne faisait pas de prisonniers. Après tout, l’ennemi faisait partie des SS. Comme j’étais déjà à l’intérieur de la ville, j’ai décidé de trouver refuge dans une maison pour étudier davantage la carte de l’endroit que j’avais dans mon manteau. J’ai cogné à la porte arrière de plusieurs maisons, mais personne n’osait m’ouvrir. J’imagine que les gens avaient trop peur. J’avais un bandage protecteur sur mon oeil gauche et vêtu de mon manteau à motif de camouflage, je pouvais facilement passer pour un vrai nazi. Par conséquent, étant donné que je n’étais pas le bienvenu nulle part, j’ai dû m’introduire de force. Les occupants, un jeune couple dans la trentaine et ses tout-petits, se sont réfugiés dans une chambre, complètement terrorisée. Sans hésiter, j’ai enlevé mon manteau pour leur montrer qui j’étais. Ils ont vu le drapeau du Canada. Ces insignes d’épaule avaient un effet magique. Lorsque je les ai vus sourire, je savais que je venais de me faire de nouveaux amis.

Après avoir étudié la carte de la ville, j’ai quitté la maison pour mettre au point mon plan pour vaincre l’ennemi.

Mon premier affrontement a eu lieu alors que j’avançais prudemment sur une route menant à l’extérieur de la ville et que j’ai finalement aperçu une position ennemie.

Comme toujours, mon oeil droit perçait l’horizon.

J’étais spécialiste des techniques de combat de nuit. Des soldats étaient en train de charger une mitraillette dans une tranchée. Je les ai surpris par-derrière. En un éclair, j’ai lancé trois grenades et tiré avec ma mitraillette.

J’ai fait dix prisonniers que j’ai transférés à une de nos compagnies de tête.

Je suis revenu par le même chemin avec l’intention de fouiller tous les racoins de Zwolle. Il était encore tôt ce soir-là lorsque j’ai capturé douze isolés dans une rue.

Deux explosions, quelques tirs et beaucoup de bruit plus tard, j’atteignais mon objectif. Sur les douze personnes, trois étaient des civils. Encore une fois, je suis retourné sur mes pas pour les transférer à une autre de nos compagnies de combat, puis je suis revenu dans la ville et j’ai procédé de la même façon, une rue à la fois.

À quatre reprises, j’ai dû m’introduire de force dans une maison.

Chaque fois c’était la même histoire. Les gens avaient peur au début, mais dès qu’ils comprenaient qui j’étais, je savais que je venais de me faire des amis pour la vie. Je faisais ça uniquement pour me reposer et refaire le plein d’énergie. Je me souviens que je ne suis jamais resté plus que quelques minutes dans chacune des maisons. Et ensuite, je recommençais à patrouiller dans les rues.

L’église et la rivière me servaient de points de repère et je parvenais à sortir de la ville et à y revenir facilement sans me perdre. Sur une route à proximité de la rivière, j’ai arrêté le dernier groupe d’isolés que j’ai transféré à un avant-poste très proche du passage à niveau. Sur le chemin du retour, j’ai rencontré Frits Kuipers, un policier de grande taille, et deux autres hommes. Son épouse, qui parlait assez bien anglais et un peu français, m’a informé que les hommes faisaient partie de la résistance.

J’étais tellement heureux d’entendre cela. Rapidement, je leur ai donné des armes puisqu’ils n’en avaient pas. Je leur ai annoncé que leur ville, Zwolle, était complètement libérée des Allemands et que j’étais bien placé pour le savoir puisque tout le bruit, c’était moi qui l’avais fait. C’était probablement même cela qui les avait poussés à franchir la rivière. Je leur ai demandé de me suivre à l’intérieur de la ville et de m’aider à inciter les gens à sortir de leur maison, ou du moins à leur faire comprendre qu’ils étaient redevenus libres.

En peu de temps, j’étais entouré d’une foule grouillante. Ensuite, j’ai rencontré le maire et des dirigeants de la ville. Avec l’aide de quatre Néerlandais, j’ai ramené le corps de Willy au Colonel Tacherau dans une voiture d’état-major des forces allemandes. Je lui ai
dit qu’il pouvait maintenant faire défiler l’unité dans la ville, qui était maintenant
complètement libérée.

Étant donné qu’il devait attendre l’ordre de mouvement du niveau supérieur, il n’avait pas l’autorité de le faire. Bon nombre de soldats se sont mis à pleurer et pour la première fois durant la guerre, j’ai versé des larmes aussi.

Je suis retourné seul dans la ville.

Léo Major est l'un des trois soldats canadiens à avoir reçu la Médaille de conduite distinguée. Le 14 avril 2005, soixante ans jour pour jour après la libération de Zwolle, il fut nommé citoyen d'honneur de la ville.

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Condamné à mort

Alors que son appel, lancé sur les ondes de Radio Londres, le 18 juin, fait son chemin dans l'esprit des Français, Le général de Gaulle est condamné à mort pour trahison par contumace sur ordre du gouvernement de Vichy. Nous sommes le 2 Aout 1940, à Clermont-Ferrand en zone libre, son grade de Général de brigade à titre provisoire lui est retiré et rétrogradé au rang de colonel puis mis à la retraite d'office.

Depuis le 11 mai 1940, De Gaulle avait le titre de général de brigade et commandant de la 4e DCR. Sans commandement depuis son départ pour Londres son titre de général "temporaire" lui fut retiré et sa nomination fut annulée le 22 juin 1940. Le 4 juillet, il est condamné à 4 ans de prison mais le gouvernement de vichy fait appel et un nouveau tribunal plus "souple" au demande du gouvernement français, le condamne à mort le 2 aout, entre temps il sera déchu de la nationalité française.

Après-guerre quand il prend sa retraite, c'est une solde de colonel qu'il recevra mais son titre de Général est resté !

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Saute-mouton

6 juin 1944 le débarquement est un succès sans précèdent, les alliés progressent dans les terres et boute l'allemand loin des plages. Après les tempêtes de mi-juin qui mettent à mal les pontons flottants des ports artificiels "Mulberry", les Alliés doivent utiliser les plages pour débarquer les unités et la logistique d'une armée en marche, mais se pose le problème des mines dans les dunes que les allemands ont posées par centaine de millier. Les hommes du génie sont appelés à d'autres taches que le déminage et les troupes allemandes prisonnières et attelés à la tâche ne suffisent tout simplement pas. Afin de progresser plus vite, le alliés vont utiliser des troupeaux de moutons qui dans leur marche feront sauter des centaines de mines.

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Fort Maunsell

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En 1940, il faut absolument empêcher l'aviation allemande de se servir de la Tamise comme repère et comme d'une autoroute pour se diriger vers Londres. De plus les Heinkel 101 de Goering, déversent sans cesse, des mines magnétiques dérivantes dans le canal maritime de la Tamise et de la Mersey, il en allait de la survie de l'Angleterre. Le ministère de la guerre fait appel à Guy Maunsell pour élaborer des défenses propres à dissuader les Allemands de se servir du Fleuve. Des forts existent déjà, mais datant du XIXe siècle et largement obsolètes dans leur lutte contre l'aviation et les sous-marins qui tentent de remonter la Tamise.

Guy Maunsell imagine alors des Fortins sur pilotis, posés sur le fleuve en divers endroits en amont et en aval de l'estuaire. Dissuader et rendre compte des raids aériens tels étaient leurs objectifs, placés sous la tutelle de la Royal Navy, ce fut sept forts qui furent construits au large de la côte Est de la Tamise, le plus éloigné en mer l'était de 18 Km. Leurs conceptions en béton en font de véritables bunkers posés loin du front de la mer, sur de larges piliers métalliques et ancrés au sol. Ils étaient assemblés en cale sèche puis remorqués et coulés sur leurs emplacements définitifs.

Chaque fort comprenait six tours en arc de cercle, interconnectées, une septième était plus en arrière au centre et servait de contrôle. Chaque plot se présentait sous la forme de deux tours cylindriques sur lesquelles était

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montée une plateforme à cheval sur les deux pieds. Sur chaque tour étaient montés deux canons de 3.75 pouces et deux canons bofors antiaériens de 40 mm. Des mitrailleuses lourdes de proximité et des projecteurs.

Trois forts ont été placés dans la Mersey et trois dans l'estuaire de la Tamise, plus une, plus au large au nord de Herne Bay, les forts ont abattu 22 avions et environ 30 bombes volantes durant toute la guerre et sont encore visibles aujourd'hui.

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Rien dans le crane !

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Cette histoire va écorner la réputation des hommes de la 101e aéroportée. En 1942 à Toccoa il était un homme qui ne brillait pas par son intelligence, mais il était discipliné, plein de bonne volonté et fort comme un taureau, il était membre du 502nd. Au cours de l'instruction, les hommes devaient passer par la case de la tour de 10m. Pour l'homme en question c'était la première fois qu'il montait, à la tour, arrivé en haut, il dit, à l'instructeur en regardant en bas:

- C'est d'ici qu'il faut sauter alors ?

- Oui mon gars…et le paratrooper sauta dans le vide directement en bas, l'instructeur n'eut jamais le temps de continuer pour lui dire de mettre d'abord le harnais pour se ralentir.

Le gars atterri dans le sable, le souffle coupé et un peu K.O mais sans une fracture. Par la suite Il suivit l'entrainement de l'école de Para, mais toujours en attendant d'avoir reçu l'ordre direct de le faire avant de se lancer…

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Axis Sally

« Bonsoir à la 82ème division aéroportée, demain matin le sang de vos boyaux lubrifiera les roues de nos chars.» Voici le message entendu par les militaires américains le 5 juin 1944, la veille du débarquement, ce message était le énième du même style diffusé par radio Berlin avant le D-Day. Ceci inquiéta sérieusement le haut commandement de l'état du moral de troupes alliées. Seulement, les hommes de troupes américaines, savaient très bien, qui était derrière la voix suave de cette radio de propagande, ainsi que le degré avec lequel il fallait prendre les infos. C'était Axis Sally ou plutôt Mildred Elizabeth Sisk, qui prit le nom de Gillars après le divorce de ses parents, communément appelée "The Berlin Bitch" ou "Axis Sally" par les soldats US, (il faut savoir qu'une version italienne de Mildred était également entendue sur les ondes radio de l'Axe, Rita Zucca qui, elle se faisait appeler Sally d'où une possible confusion). La musique radiodiffusée par l'émission était très actuelle et exactement dans l'air du temps, c'est d'ailleurs cela qui amena les troupes alliées à écouter son l'émission, ce qui déclencha une enquête du FBI, sur les filaires de fourniture des disques pour l'Allemagne.

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Cette ex-actrice de Hollywood dont la carrière a vite tourné court s'installe dans les années 30, à Berlin par amour pour son prof de musique, c'est durant cette période, qu'elle est repérée par les services de propagande de Goebbels. Elle est propulsée présentatrice dès 1940 sur les ondes allemandes, mais c'est en 1941 qu'elle devient l'icône de Radio-Berlin, sa voix était relayée dans toute l'Europe et en Méditerranée. Elle officiera jusqu’au 6 mai 1945, et tentera de saper le moral des troupes par tous les moyens, évoquant fréquemment les infidélités des épouses et fiancées des soldats, l'impasse de l'avancée US face au SS en Italie et en Europe ou encore elle donnait sur les ondes, des informations privées des soldats prisonniers, ce qui lui valut un certain ressentiment de la part des militaires. Voici un exemple de message: « Bonjour, Yankees, voici les musiques que vous aimez et un chaleureux accueil de radio Berlin. Je note que le 461ème est en route ce matin pour Linz où il recevra un chaleureux accueil. À propos, sergent Robert Smith, vous vous souvenez de Bill Jones, le type au cabriolet flashy qui avait toujours un œil sur votre femme Annabelle. Eh ben, ils ont été vus souvent ensemble ces derniers mois, et la semaine dernière, il est parti avec elle. Faisons une pause et écoutons un morceau de Glenn Miller. » Toujours très bien informée, Mildred, diffuse en Juin 1942 un petit message personnel destiné à Edson Raff et Doyle Yardley du 2/503e qui viennent d'arriver en Angleterre alors que cette arrivée était sensée restée secrète !

Outre la bonne musique anglo-américaine, son émission, "Home Sweet Home", diffuse aussi un discours hostile à Churchill et au président Roosevelt, elle fustige le monde Judéo-Chrétien tenu par Staline. Elle sera capturée après la fin de la guerre en 1946 alors qu'elle était en fuite, le FBI chargeât un agent spécial d'enquêter sur Mildred Gillars, ayant entendu un pilote capturé qui parlait d'une certaine "Barbara Mome", venue le questionner au moment de sa capture. Curieusement les informations données c'étaient retrouvées sur les Ondes de "Home Sweet home", Barbara parlait l'anglais sans accent et de très bonnes tenues. L'enquêteur orienta son investigation sur cette Barbara Mome, il la retrouva comme vendeuse de meubles dans une petite ville d'Allemagne. Elle fut confondue par sa voix et arrêtée.

Mildred est jugée en 1949 pour trahison, elle sera condamnée à une peine de prison de 10 ans de prison. Elle est libérée sur parole en 1961 et s'installe dans une institution catholique de Colombus (Ohio), où elle enseigne l'anglais et l'allemand. Elle meurt en 1988.

Compilation:

http://www.gutsofdarkness.com/god/objet.php?objet=13722

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Mañana

Lorsque les prisonniers français demandaient à leurs geôliers franquistes QUAND allaient-ils être libérés ? Les Espagnols répondaient invariablement « Mañana », c'est à dire: « demain »

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La prison de Lerida située en Catalogne, est un ancien monastère où ont été internés bon nombre de ces Français souhaitant rejoindre l'Afrique du Nord, les colonies et capturés par les gardes-frontières espagnols.

L'année 1940, est une époque où les jeunes français se posent de nombreuses questions, quand la capitulation est remplacée par la collaboration. Rester en France ou rejoindre les combattants de la France Libre, attendre, collaborer, s'engager ?

Rester, c'est le plus facile, car la sécurité du quotidien offre un semblant de paix, mais en même temps c'est implicitement collaborer, car même le fruit de son travail est reversé à l'occupant, silencieusement !

Attendre c'est l'indécision, regarder autour de soi sans avoir la maitrise des événements et laisser les autres décider pour soi. Aucune certitude quant à un avenir dicté par un autre état et prendre une décision plus tard. Attendre c'est remettre le futur à d'autres et faire ensuite son choix s'il y en a un.

Partir c'est d'abord contrevenir à la loi, l'article 10 de l'armistice, énonce clairement qu'aucun français ne doit désormais se battre contre l'Allemagne, même au sein d'une armée étrangère. Partir c'est être conscient de devenir hors la loi, de devenir un fugitif, d'aller à contre sens de l'opinion de la majorité des Français de l'époque. Il faut pour cela quitter son quotidien, sa famille, son travail, ses amis, sa fiancée, souvent seul, et sans connaitre l'avenir ni la durée de ce temps. La peur et les souffrances vont immanquablement faire revenir, certains, sur leurs pas, d'autres vont aller contre leur nature et dompter leurs peurs, c'est une chose qui s'apprivoise, beaucoup l'apprendront. On part avec un minimum d'effets personnels et des faux papiers. Pour rejoindre Londres ou l'Afrique du Nord, une seule voie semblait être envisageable, la seule alternative est de passer la frontière espagnole par les Pyrénées, encore faut-il passer la zone de démarcation. Le train passe par Tours, Limoges, Tarascon s/Ariège, Foix. Une fois dans les Pyrénées il s'agit d'attendre le bon moment et de trouver un passeur. Entreprendre la montagne seul sans en connaitre les chemins c'est se perdre et mourir. Les plus chanceux traverseront l'Espagne par des filières constituées, pour les autres ce sera "au petit bonheur la chance".

En 1942 c'est l'invasion de l'Afrique du Nord par les alliés, en France les allemands prennent le contrôle de tout le territoire en envahissant la zone libre. La bande frontalière est devenue zone interdite, des patrouilles allemandes, avec des chiens, font d'incessants aller-retours d'un poste à l'autre. Parmi les passeurs il y en a des faux qui emmènent les candidats vers des embuscades où la capture est au bout du chemin, vers la déportation et la mort. L'Évadé de France est considéré comme un terroriste et traité comme tel. Si par miracle les hommes passent le versant espagnol, ce sont les patrouilles de Guardians qui les arrêtent avec une extrême brutalité. Et là aussi le choix est simple c'est l'emprisonnement, ou les clandestins sont remis aux Allemands. La mort a prit son lot de jeunes gens Garçons et Filles, 4 000 d'entre eux, accidentés en montagne, abattus ou déportés auront payé de leur vie, le rêve qu'ils avaient fait.

Ceux qui sont capturés sont internés dans la prison de Lerida pour avoir passé la frontière illégalement. Ils vont connaître un régime carcéral et concentrationnaire qu'ils n'avaient jamais imaginé. Les conditions d'emprisonnement sont terribles, la vermine court partout, l'hygiène est absente, ce sont de simples barreaux qui servent de fenêtres. Il n'y a pas de couchage ni de couverture, les hommes dorment comme ils le peuvent sur un sol froid et humide ou suffocant de chaleur selon la saison. Entasser à dix ou douze dans des cellules prévues pour deux ou trois. Ils ont, pour tout effet personnel, les vêtements qu'ils portaient quand ils ont quitté la France. La discipline est féroce, les coups de crosse pleuvent à la moindre incartade. Certains jours au petit matin, on va jusqu'à les contraindre à assister aux exécutions de prisonniers politiques espagnols avec la promesse que leur tour viendra, "Mañana", peut être, en tout cas, bientôt. Chacun essaye de trouver un peu de réconfort en racontant sa vie aux autres. C'est ainsi que naitront des amitiés forgées dans la douleur et source d'une cohésion extraordinaire dans les combats à venir. Du moins pour ceux qui survivront à ce camp de concentration qui n'en a pas le nom, la faim la maladie et les conditions morales de l'incarcération emporteront beaucoup de jeunes hommes perdus dans leurs envies de liberté.

"Mañana" Répétaient chaque jour leurs gardiens, " Demain, vous serez libres, tous ! ". Chaque prisonnier entretenait dans son cœur la certitude de jours meilleurs, où les armes à la main il verrait pourquoi il a enduré tant de souffrances. Généralement au bout de six mois de camp d'internement, les prisonniers étaient remis à l'ambassade de France ou reconduits à la frontière. Ceux qui avaient la chance de pouvoir écrire à l'ambassadeur de Grande-Bretagne ou Française, étaient récupérés et envoyés vers l'Afrique du Nord. En décembre 1943, Stalingrad marque la cuisante défaite allemande à l'Est, les Espagnols sentent le vent tourner et entament des négociations pour échanger les prisonniers français contre des denrées manquantes dans le pays. C'est ainsi que des convois d'hommes passent par le Portugal puis rejoignent Gibraltar puis c'est l'Angleterre ou Casablanca. 23 000 d'entre eux s'engagent aussitôt dans les Forces Françaises Libres puis pour certains, dans les forces d'unités d'élite qu'ils choisissent ( Corps expéditionnaire en Italie du Général Juin, Armée De Lattre, Division Leclerc, Première Division Française libre, parachutiste, commandos, aviation, marine, services spéciaux). Présents partout, leurs effectifs constituent jusqu'à 35 % de la Division Leclerc et la presque totalité des Commandos SAS.

"Mañana" ! Est devenu un symbole, celui de l'évasion de la France, occupée et abattue, ce mot est maintenant cousu sous l'insigne que ses hommes, combattants de la France Libre, arborent sur leur treillis, comme un défi pour le lendemain, et une reconnaissance de leurs souffrances communes.

« Ils choisirent la périlleuse aventure du passage des Pyrénées pour l'honneur de servir ».

Maréchal J. de Lattre de Tassigny.

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Les Aigles aztèques

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Quand la guerre éclate en Europe, le monde latino-Américain ne fut pas surpris. Déjà, depuis la Première Guerre mondiale, l'Amérique du Sud regardait le monde à travers le prisme de la neutralité. Les seules dissensions venant du Brésil, quand la guerre civile espagnole divisa l'opinion publique. Le Mexique emboite le pas des divers pays du sud et adopte lui aussi une vue lointaine du conflit mondiale et déclare la neutralité de son pays en 1941.

Depuis Pearl Harbor les États-Unis font le forcing auprès de ses différents partenaires économiques, mettant la pression politique sur les gouvernements sud-américains, et plus particulièrement le Mexique. La guerre est perçue sur place par les journalistes et les intellectuels comme la première partie d'un embrasement général du monde. L'opinion politique mexicaine change petit à petit, surtout quand des pétroliers nationaux sont torpillés par des U-boots dans le Golfe du Mexique, ce qui provoque officiellement son entrée dans la guerre mondiale en 1942.

Désireuse de former quelques un de ses cadres militaires, le Mexique forme la Fuerza Aérea Expedicionaria Mexicana. Avec une seule unité de combat, l'escadron 201, qui sera la seule formation militaire du pays à participer aux combats. 25 Républic P-47 Thunderboldts, fournis par les États-Unis, prendront le chemin du pacifique pour aller combattre dans les iles des Philippines. Les pilotes sont formés à Laredo, Texas pour y apprendre les bases tactiques des combats spécifiques à cette partie du monde. L'unité arrive à Clark Field, situé à Porac, dans la province de Pampanga à Luzon, le 30 avril 1945 pour se joindre au 58e Groupe de Chasse. Ce sont une trentaine de pilotes et trois cents autres personnels au sol, commandés par le capitaine Radames Gaxiola Andrade, qui vont participer à la bataille des Philippines et Formose qu'en aout 1945. Ils auront effectué 96 missions de combat et perdu 9 pilotes (2 tué au cours de la formation, 3 perdus au combat, 1 s'est cassé au décollage, 3 perdus en mer par défaut de carburant) un mécanicien est mort de maladie sur place. Ils sont rentrés au Mexique le 18 novembre 1945.

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La Bat-Bomb

Utah, États-Unis, nous sommes dans le désert de Saltbrush à 145km de Salt Lake City. Des décorateurs de film, des studios RKO de Hollywood, s'affairent sous un soleil de plomb à planter un décor tout à fait extraordinaire. Deux quartiers complets d'une ville allemande et japonaise sont construits de fond en comble.

Les décorateurs de la « Authenticity Division » montent les intérieures des maisons, de quartiers populaires, créés de toutes pièces. Le quartier Allemand est fabriqué en briques rouges caractéristiques des faubourgs de Berlin alors que le quartier Japonais est en bois et roseau, les intérieures contiennent des futons, zabuton, tatami, hinoki, amado, comme le sont des milliers de logements ouvriers des banlieues de Yokohama ou Nagasaki. L'objectif d'un tel déploiement d'ingénierie n'est autre que de tester les effets des armes aériennes, comme les bombes incendiaires. Les ingénieurs américains du projet recommandent fortement de reproduire des quartiers populaires et surtout pas ceux de la classe aisée ou moyenne, car les habitations sont trop éloignées les unes des autres pour propager l'incendie. Tout est étudié et reconstitué en détail afin d’en éprouver la « destructibilité » par le feu.

La "ville" fut reconstruite au moins trois fois pour les besoins des essais, la plus originale fut celle d'utiliser des chauves-souris munies de petites bombes incendiaires qui explosaient au contact, les chauves-souris étaient habituées à nicher dans les toits des maisons. Le succès fut total, du moins dans le quartier japonais et moindre dans l'allemand. Mais ce projet ne fut jamais appliqué du fait de l'avancement du projet Manhattan et de la bombe atomique, plus destructeur.

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J'ai fait un rêve…

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Les services secrets et notamment le service du chiffre, invitent bon nombre de personnes à Londres pour travailler sur le codage, l'encodage et le décodage des messages aussi bien alliés que futurs ennemis, nous sommes en 1938. Parmi ces personnes, se trouve l'un des plus grands cerveaux du siècle. Alan Turing est né en 1912 à Londres, enfant surdoué il apprend à lire en 1 mois et démontre à 12 ans une formule mathématique complexe, sur la suite infinie d'une fonction tangentielle à son professeur de math ébahi. Très solitaire, Il passe le plus clair de son temps à lire tout ce qui lui tombe sous la main, c'est en lisant un livre sur le décryptage des hiéroglyphes qu'il s'intéresse à la cryptanalyse. Il est reçu 1er du King Cambridge Collège, à 24 ans il invente une machine capable de prédire si une proposition mathématique est, ou non démontrable. C'est le point d'origine de l'ordinateur. Puis il part en Amérique, à Princeton pour faire des recherches. Il revient en 1938 en Angleterre quand les bruits de la guerre se précisent.

Alan Turing est le premier des cryptographes de Bletchley Park à travailler sur le cassage d'Enigma, en Angleterre, il s'inspire des travaux de chercheurs polonais, dans le plus grand secret, au cœur de l'Angleterre, dans un paysage bucolique où des milliers de personnes se sont attelées comme lui à une tâche titanesque. Le décodage de la machine Enigma fut le secret le mieux gardé de l'époque, l'Official Secrets Act, oblige un secret absolu à tout ce qui y touche, les informations fournies par les services de Bletchley Park sont qualifiées d'Ultra, chaque donnée sensible transmise, sera débarrassée des caractères pouvant laisser croire à un décryptage des messages allemands. Plus d'une fois, des informations capitales ne pourront être données, car elles pouvaient mettre en péril le décodage d'Ultra et permettre aux allemands de savoir que leur machine était décodée.

La machine Enigma est inventée par un ingénieur hollandais brevetée en 1919, basée sur une permutation de rotors en métal, le chiffre ainsi combiné à une clé de décodage devient quasiment impossible à déchiffrer sans la clé de verrouillage des rotors. Il s'agit pour le codeur de choisir parmi 159 milliards de milliards de réglages disponibles (pour la machine la plus aboutie). Une société commerciale allemande s'intéresse au procédé et achète le brevet en 1926. Puis l'Abwehr (le renseignement Allemand) va voir l'intérêt évident de cette machine, l'achète et en modifie le modèle commercial sous le nom de " Funkschlüsselmachine C " après diverses modifications pour ajouter une couche d'inviolabilité, elle est déclarée incassable, le modèle "I" sera en fonction jusqu'en 1945.

Les lois du cryptage et du décryptage obéissent à certaines règles mathématiques strictes, ou la logique et la chance jouent beaucoup en matière de déchiffrement. Le décodage suppose un savoir-faire et des connaissances techniques dans différents domaines allant aussi bien de la science du langage, aux spécialistes des jeux, en passant par des cryptanalystes ou des psychologues. Ce monde hétéroclite est installé à Bletchley Park depuis le début de la guerre. La bâtisse sombre, d'un style gothique victorien massif, est au milieu d'un parc profond entouré d'une très large pelouse, les permanents parleront d'une monstruosité victorienne. S'y côtoient des mathématiciens de génie et de simples étudiants prometteurs.

Près de 9.000 personnes travaillent dans les locaux en 1945 et 12.000 au plus fort de la guerre, installés à 87 km de Londres, on y vient en train. C'est ainsi qu'arrive John Herivel, 21 ans, Irlandais, Mathématicien de par sa formation à Cambridge, il est recruté par Gordon Welchman, Administrateur à Bletchley, il travaille avec Turing. Son rôle est de trouver une clé de décryptage utilisée par les Allemands. Un soir de février 1940, alors qu'il dormait devant le feu de sa cheminée, il eut un sursaut, l'un de ceux que l'on a, sans raison, dans un moment de calme bienfaisant. L'idée surprenante de Herivel fut de se dire que par fainéantise, stress, paresse, ou par tout autre évènement quotidien, un opérateur pouvait utiliser les mêmes codes que ceux de la veille. Puis Herivel chercha comment détecter ces erreurs, cela réussit au-delà de tous ses espoirs, ce fut même l'une des avancées majeures en matière de décryptage à ce moment-là de la guerre. Ce procédé reçut le nom de "truc de Herivel" ou "Herivelimus". Cette découverte n'est pas le fruit d'une logique mathématique, mais bien celle de la connaissance de l'homme, celle d'un l'opérateur pris par le quotidien de la guerre, ramené par le tourbillon des évènements à une échelle humaine et de ses imperfections.

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Quatre ponts plus loin, (1ere partie)

En avant !

"La 101e n'a pas d'histoire, mais elle a rendez-vous avec le destin." (General William C. Lee, 1942)

Beaucoup d'homme ont dû se remémorer cette petite phrase, notamment les hommes du 502eme Regiment d'Infanterie Parachutiste (PIR), qui ont sautés sur la Normandie la nuit du 5 au 6 juin 1944. Prévu à l'origine sur la DZ "Able", entre Les-Mézières et Audouville-la-Hubert, comme beaucoup, le largage fut catastrophique, éparpillé aux quatre vents, c'est une multitude d'histoires individuelles qui s'est jouée cette nuit-là.

La 101e aéroportée, étaient les Screaming Eagle ce nom de Screaming Eagle vient, selon la légende, des cris poussés par les paras du Lt Bob Burns de l'Item Compagny du 502e, qui lors d'un match de Football poussa si fort ses hommes qu'ils remportèrent le match. C'est le Colonel George Moseley (qui sera blessé le 6 juin) qui commande le 502e depuis juillet 1942 à Fort Benning.

Pour l'ensemble des forces alliées en Normandie, après avoir encagé les trois zones de débarquement pour les protéger des contre-attaques allemandes, il s'agit maintenant de progresser dans les terres et de réunir l'ensemble des têtes de ponts, entre autre, les deux plages américaines Utah et Omaha. Le petit village de Saint-Come-du-Mont fut l'une des priorités à D-Day+2 afin de pouvoir avancer vers les ponts sur la Douve au Nord. Saint-Come-du-Mont sera le point de départ de la progression pour prendre les ponts en direction du nœud routier qu'est la ville de Carentan. Ceux-ci sont pris rapidement sauf les quatre derniers ponts, situés sur la nationale 13, au sud de la ville, qui sont plus compliqués à prendre et pour cause.

La nationale 13, qui vient de Sainte-mère-Église est a cet endroit, littéralement posée sur les marais de la douve (Marais mis en eau par les allemands) et forme une voie surélevée passant au travers les marais, légèrement plus haute que le niveau de l'eau et bordée de fossés. La route est coupée par quatre cours d'eau, et donc quatre ponts, formant autant d'obstacles noyés par les marais. C'est un passage à découvert qui va en droite ligne vers Carentan ou des canons de 88 sont positionnés pour tirer sur cette route.

En face des Américains il y a le Fallschirmjäger Regiment 6, c'est un régiment de chasseurs parachutistes Allemand créé en 1943 en centre Bretagne, c'est une unité expérimentée qui est déjà allée au feu, en Italie et plus tard en Russie où les pertes enregistrées sont lourdes. Il est renvoyé en France pour se reconstituer avec des troupes fraiches formées par des cadres expérimentés. C'est en Normandie qu'ils sont stationnés, à Perier, entre la ville de Carentan et la côte où ils arrivent fin Mai 1944. Les jeunes recrues allemandes sont allées parfaire leurs formations de saut dans le cotentin à Cherbourg, tandis que les anciens sont en récupération près de la mer.

Le 09 juin 1944, la 101e division reçoit l'ordre de prendre la ville de Carentan. Deux vols de reconnaissance aérienne en Piper-Cub ont eu lieu. Le dernier, le 9 juin, à 21h30, pour découvrir que la voie de chemin de fer, Carentan-Cherbourg et détruite sur 10 mètres et empêche le passage, l'eau c'est engouffrée dans la trouée. Ne laissant ainsi que la voie de la Nationale pour accès à la ville. Trois bataillons prennent part à cet objectif. Le 506e PIR contourne Carentan par l'Ouest et le 501e PIR renforcé par le 327e GIR (Glider Infantery Regiment) contourne par l'Est. Mais le gros morceau reste le verrou de la nationale 13, celui-ci est imparti au 502e PIR sous les ordres du Col. Robert (Bob) Cole attaquant depuis le Nord. Cette séquence dura du 9 juin un peu avant minuit au 14 juin. L'objectif de Cole est le hameau de la Billonnerie, une hauteur appelée, la cote 30, sur la route de Périer au sud de Carentan.

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Les deux premiers ponts reconnus rapidement, (le pont n° 2 fut détruit par les sapeurs du 6 e FSJ allemands ou par les canons de l'USS Texas, le 8 juin), étant tous les deux du côté américain de la rive. Déjà, des paras allemands qui ont pris position en se faufilant dans les marais, tirent sur les américains à découvert et chargés de reconnaitre la route. C'est un groupe de reco du 2e bataillon du 502e qui ouvre la voie en direction du Sud, en progressant à découvert. Essuyant également des tirs sporadiques d'un canon de 88, sur la route en direction du 2eme pont (tirs préréglés) n'allant pas plus loin ils reviennent dans les lignes. Les hommes du Génie sont chargés de mettre le pont détruit en état de supporter le passage des hommes du 502e. Durant ce temps, Cole trépigne et décide d'envoyer une reconnaissance plus loin sur la route car il ne peut confirmer ou infirmer les positions ennemies données par le quartier général. Le lieutenant Gehauf, embarque quelques hommes présents, part vers la nationale. Arrivant au 2eme pont, les 12 hommes trouvent le pont pas encore réparé, mais du matériel du génie est déposé au sol prêt à servir. Gehauf découvre les hommes du génie dans un fossé plus loin, disant être la cible de tirs de canon. Gehauf voit rouge et botte le cul des gars et les incite à travailler rapidement car le reste du bataillon attend plus loin leur bon vouloir. Découvrant une barque sur la berge, Gehauf décide du passage trois par trois vers l'autre rive. À peine ont-ils commencé à ramer qu'une pluie d'obus s'abat autour d'eux, les forçant à ramer plus vite, puis l'un d'eux à revenir chercher un autre groupe jusqu'à ce que le groupe de 12 soit passé. Gehauf est le S2 du 3e Bataillon, ayant réussi à avoir un appui d'artillerie tout au long de sa progression il parvient malgré tout au pont n°4, progressant par 6 de chaque côté de la route, essuyant des tirs sporadiques. Le dernier pont est obstrué par une porte Belge qui en bloque le passage. La patrouille parvient à bouger légèrement la grille, permettant de laisser passer, tout au plus, un homme à la fois, quand des obus de mortier explosent près de leurs positions. Des fusées éclairantes illuminent le sol comme en plein jour et déclenchent des tirs de mitrailleuses depuis une position à 400 mètres. Gehauf décide de renvoyer deux hommes pour rendre compte de la situation au Co "Bob" Cole et demander des tirs d'appuis sur les mitrailleuses. Gehauf s'enterre sur place avec le reste du groupe à 50 mètres en avant du pont, nous sommes le 10 juin vers 05h30 du matin. Les tirs venaient d'une position plus au sud, à 400 mètres du pont derrière une grande haie, se trouvait un corps de ferme. Les hommes du groupe de reco, voyaient distinctement les tirs, qui venant vers eux. L'un d'eux tira avec sa Thompson en direction de la ferme, déclenchant une violente réaction de l'ennemi. Rabroué par Gehauf tout le monde se terre et les armes se taisent. Les deux coureurs parviennent jusqu'au deuxième pont toujours pas réparé, des tirs de canon ont fait un gros trou dans la barque, les paras la réparent et passent sur l'autre rive à cheval sur le dos du canot retourné. Puis ils s'empressent d'aller voir Cole et lui disent que les tirs au 4eme pont sont trop importants pour avancer (personne ne sait pourquoi ils ont dit cela) Le Co annule les ordres de progression sur la route. Gehauf est désormais seul de l'autre côté du 4eme pont alors que le jour se lève.

A suivre..

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Oscar, le naufrageur

Les chats ont toujours fait partie des équipages de bateau, chasseurs de rongeurs, ils étaient indispensables à la survie de l'équipage tout en étant un animal de compagnie agréable. Un chat répondant au nom d'Oscar fut le compagnon d'un membre de l'équipage du Bismarck, il était noir avec une tache blanche sous la gorge très reconnaissable. Lorsque le Bismarck coula le 27 mai 1941, Oscar était parmi les 115 membres survivants sur les 2200 à bord. Le chat réfugié sur une planche, fut recueilli par l'équipage du destroyer Britannique Cossack. En octobre 1941 le HMS Cossack quitte Gibraltar pour l'Angleterre, en s'engageant dans le détroit il est torpillé par le sous-marin U-563, mais pas coulé, il fait demi-tour et prend la route de Gibraltar en arrivant au port une autre torpille arrache l'avant du bateau et coule définitivement le destroyer, Oscar survit. Sam (c'est son nom officiel dans la marine britannique) devient "Unsinkable Sam", "Sam l'insubmersible" et embarque à bord du porte-avions léger Ark Royal, qui joua son rôle dans la destruction du Bismarck. Après avoir livré des avions à Malte lors de la tentative de blocus des forces italo-allemandes, l'Ark-Royal est torpillé par le sous-marin allemand U-81 et coule lentement en se retournant, Oscar-Sam est une nouvelle fois retrouvé sur une planche flottant à 30 miles de Gibraltar. Sa carrière de marin s'arrête là, il est transféré au bureau du gouverneur puis prend place à bord du HMS Lightning, pour finir sa (7éme ?) vie de chat dans la maison des marins de Belfast en Irlande, ou il meurt en 1955.

Qui a dit que les chats n'aimaient pas l'eau ?

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Bob le bricoleur

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Artilleur durant la Première Guerre mondiale, Alfred Becker est un ingénieur très inventif qui durant la seconde guerre mit son savoir-faire au service du Reich pour transformer les vieux chars à sa disposition en des machines aptes à équiper la 21e panzer division par exemple. Cette division fut complétement équipée à partir de chars français récupérés après la défaite de juin 1940. Le Major Becker fut chargé par les autorités allemandes de rendre le parc des véhicules capturés apte à combattre. Il fut à l'origine de véhicules surprenants comme les canons automoteurs, faits à partir de châssis de Hotchkiss sur lesquels étaient montés des pak. 40, appelés Marders. Les équipements, blindages et armements, arrivés d'Allemagne, étaient ensuite montés à l'usine Hotchkiss près de Maison Lafitte. Il est l'inventeur des canons automoteurs Hummel, et Wespe, qui équiperont la Panzer Artillerie Brigade de la 21e Pz. Cette division légère sera presque anéantie en Afrique du Nord en 1941. Elle sera reconstituée en France avec les équipements français capturés et modifiés par Becker, elle reprendra le nom de 21e Panzer en Normandie, elle combattra presque exclusivement avec le matériel mis au point par Becker, et sera totalement perdue dans la poche de Falaise en aout 1944. Puis elle sera recrée en septembre 1944 pour combattre en hollande et sera définitivement perdue dans le chaudron de l'est en 1945.

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Les insignes tactiques de l'armée allemande

La signalétique de l'armée allemande est utilisée dans des situations très différentes. Comme marquage sur les véhicules afin de facilement les identifier, sur les cartes d'états-majors pour indiquer telle ou telle position, les panneaux servent à la signalétique le long des routes lors des déplacements des divisions le long d'un axe défini ou encore dans un organigramme de corps de bataille.

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Extrêmement complexe, cette signalétique a rapidement évolué au cours de la guerre. Les Allemands vont utiliser les insignes dans un nombre important de combinaisons, engendrant beaucoup d'erreurs d'interprétation. Les signes étaient élaborés à partir de lettres, chiffres, symboles, directions, taille des unités, armement, commandement, etc. mêlé dans un ensemble cohérent, mais opaque. L'aspect des panneaux a bien souvent changé avec le temps, évoluant vers des imbrications de symboles en fonction des circonstances. Plus la guerre avancait et plus il était difficile de s'y retrouver, l'évolution des symboles tenait au changement de version des matériels, les unités disparaissant à un rythme soutenu. Beaucoup d'unité étaient vers la fin regroupées pour n'en former qu'une, puis recréées de toutes pièces un peu plus tard, certains signes d'unités ne furent plus utilisés que pour indiquer un groupement spécial et non la division elle-même. Dernier fait, les insignes tactiques disparurent, pour éviter d'informer l'ennemi que telle ou telle division était montée sur le front.

Pour simplifier les choses l'emploi des insignes est différent selon qu'il s'agit de la Wehrmacht, de l'armée de terre, la Heer et Waffen S.S, de la marine ou l'aviation. Chacune de ces composantes disposant de son propre éventail de signes et symbolique. Enfin, chaque service dispose de sa propre signalétique reconnaissable sur les panneaux, carlingues, véhicules, cartes et organigramme.

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Super sujet plein d'histoire Logarou ! Je t'ai ramené un lecteur assidu en la personne de mon père ^_^ Continue comme ca ! :good:

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Comment un calibre 50 a fait mieux que la bataille de Midway

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Tadayoshi Koga est un jeune pilote japonais de 19 ans, il participe le 4 juin 1942, à un raid sur Dutch Arbor dans les îles Aléoutiennes. Les membres de l'escadrille japonaise, abattent un Catalina alors que le Zéro de Tadayoshi est la cible d'armes légères dés qu'il survole la côte, il est touché par les balles d'une mitrailleuse de calibre 50. L'un des tirs a touché une durite d'huile du moteur qui commence à fuir. Le jeune pilote suit alors la procédure et commence par ralentir pour aller le plus loin possible, du moins l'espère-t-il ! Un sous-marin attend à 25 miles au large pour récupérer les pilotes abattus. Mais l'avion donne de sérieux signes de fatigue et le pilote se doit de trouver un endroit où atterrir. En survolant l'ile d'Akutan, Koga voit une vaste plaine herbeuse et descend son train d'atterrissage, l'un de ses coéquipiers, qui l'accompagne, remarque des reflets dans l'herbe et tente d'avertir Koga que la plaine est en fait un marécage. Le Zéro de Koga touche l'herbe et la boue, fait une embardée et se retourne tuant sur le coup le pilote, laissant l'appareil presque intact. L'avion restera là un mois, ce n'est que le 10 juillet qu'un patrouilleur aérien le remarque et le signale, notant sa position sur une carte. Cette découverte sera absolument capitale pour les Américains, car jamais un avion de type zéro n'a été capturé. Les autorités vont récupérer l'avion et l'étudier sous toutes les coutures, et le remettre en état de voler. Des vols d'essais ont lieux dans les mêmes conditions que les avions américains, qui détermineront en lumière les faiblesses de l'avion. Ainsi exploitée la connaissance du Zéro, va permettre la mise au point des tactiques d'attaques et de défenses extraordinairement efficaces. Comme par exemple : lors des vols d'essai le pilote du Zéros remarque que le moteur s'avère incapable de poursuivre un appareil adverse à plus de 200 nœuds en plongée et en vitesse négative, pire il remarque que l'avion peine à retrouver son agilité après pareil traitement. Les tests et essais réalisés seront très vite inculqués aux pilotes américains qui vont infliger des défaites cuisantes aux Zéros alors maitres du ciel. L'historien japonais Masatake Okumiya a ainsi affirmé que la chute de ce Zéro aux mains des Américains avait été aussi grave que la « défaite du Japon lors de la bataille de Midway », et qu'elle « a beaucoup fait pour accélérer la défaite finale du Japon ».

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Fortitude Russe ?

Nous sommes fin août 1944, les Russes sont à la frontière de la Prusse orientale, Adolf Hitler pensait qu'une opération aéroportée soviétique aurait lieu pour le capturer, il prédisait qu'une force de deux à trois divisions viendrait pour le prendre vivant.

Sa paranoïa était telle qu'il chargeât l'Oberst (Colonel) Otto Remer, de former une sorte de garde prétorienne au sein même de Berlin, à la Chancellerie (Wolfsschanze). Remer était issue de la division "GrossDeutchland", il créa un commencement de formation avec des hommes très entrainés, tous vétérans des différents fronts, et pour la plupart d'anciens de sa division. Remer bénéficia d'une priorité absolue concernant l'armement et la logistique. La brigade de Remer ne cessa de prendre de l'ampleur et format la "Führer Begleit" ou Brigade d'escorte du chancelier. Il transforma les abords de la chancellerie en un cordon infranchissable de dispositif sécuritaire, avec mines, barbelés, postes de garde bétonnés, miradors et blindés. Tout ce matériel et ces hommes seraient inutiles sur place jusqu'en avril 1945, date où les Russes mirent le pied dans Berlin. Alors était-ce une intoxication des services secrets ou de la simple paranoïa d'Hitler faisant suite à l'attentat manqué du mois de juillet 1944 ?

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Les 133 rebelles

Dans le Finistère, au large de la pointe du Raz, se trouve l'ile de sein. C'est un caillou coupé du monde battu par les vents et les tempêtes, où habitent en 1940, 1300 âmes. L'ile est si isolée que l'information y parvient toujours en retard d'un ou deux jours. Depuis l'entrée en guerre tous les jours, à 11 heures, les gens se regroupent devant l'hôtel de l'océan pour écouter radio Londres. Dans la soirée du 21 juin, le Maître du phare fait transmettre au bourg la nouvelle qu'un Général français a parlé à la radio, on n'en sait pas plus pour le moment. Le 22 juin 1940 c'est la rediffusion de l'appel du 18 juin, depuis le poste installé sur le rebord d'une fenêtre de l'hôtel. Celui-ci laisse le groupe indifférent, personne n'avait entendu la première émission. Le lendemain l'effervescence est à son comble sur le port, La TSF annonce que la France a signé l'armistice la veille. Aussitôt les quelques jeunes gens présents se rendent chez le recteur de l'ile, Louis Guillerm et ils lui disent qu'ils partent rejoindre Londres, continuer le combat perdu avec ce général inconnu, qui se réclame de cette France qui ne baisse pas les bras. Le bruit se répand sur l'ile comme une trainée de poudre et ce sont bientôt 128 jeunes qui se présentent sur le port de pêche pour partir, certains sont tous justes âgés de 16 ans. Une petite garnison mixte (Marine - Armée de terre) est venue s'installer sur l'île en septembre 1939 représentant 24 hommes, qui eux aussi, ont eu vent de la mobilisation des habitants et désirent rejoindre également Londres. Dans un premier temps le prêtre tempère l'élan de ces jeunes gens, une réunion s'impose avec le maire, celui-ci craint l'arrivée prochaine des Allemands sur l'Ile et cette perspective ne l'enchante guère. À l'issue de cette rencontre, il est décidé qu'un premier départ sera organisé le 24 juin à bord de deux bateaux, le Velléda et du Rouanez ar Mor. En début de soirée le 24, les familles se rassemblent et le recteur bénit les hommes et les bateaux au départ d'une aventure sans précèdent. La marée était à 22h, en juin le jour est long et c'est par un temps mitigé que les hommes embarquent.

- "Il y a eu des pleurs, des embrassades mais pas de chants ni de cris. Les jeunes hommes qui partaient étaient tout simplement fiers".

Deux jours plus tard un second groupe, à bord de deux bateaux, Le Rouanez ar Peoc'h et le Corbeau des mers, est parti pour l'Angleterre. Ce sont cent trente-trois civils de l'ile de Sein qui se sont engagés dans les FNFL sans oublier les vingt-quatre militaires de la petite garnison. Sur ce groupe la moitié n'avait pas vingt ans, à leurs arrivées en Angleterre les moins de dix-huit ans furent envoyés dans un camp scout au Pays de galles en attendant d'être majeur et de pouvoir signer leur engagement. Dix-huit sont morts pour la France, l'un des Senans, Joseph Guilcher (badge n°102), sera le 6 juin 1944, un des premiers Français du commando Kieffer à débarquer en Normandie.

Fin Juin 1940 les Senans représentaient 25% des forces de la France Libre présent en Angleterre.

Après-guerre, l'île de Sein a reçu la Croix de la Libération, la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance. Le Corbeau des mers, est toujours amarré dans le port de Vannes.

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